"Ils n'ont peur de rien": des habitants de Marseille excédés par les désossages en série de leurs véhicules

Depuis près de deux ans, des habitants des 9e et 10e arrondissements de Marseille subissent des désossages réguliers de leurs véhicules, sur lesquels certaines pièces sont volées pour être revendues.

Dans les 9e et 10e arrondissements de Marseille, en pleine journée, des voleurs désossent des véhicules privés pour récupérer certaines pièces détachées depuis maintenant deux ans. Les images de la vidéosurveillance du parking de la résidence de Caroline sont édifiantes.

Sur les images, un homme entre par l'entrée principale, se dirige vers la Clio de son fils et ouvre le capot de force. Il se sert, saisissant tranquillement les pièces dont il a besoin, puis s'en va en courant.

Deux vols en trois semaines

Trois semaines plus tard, les évènements se reproduisent. Les objets dérobés ne sont cependant pas les mêmes. "La deuxième fois, ils nous ont pris les phares, le capot, la plaque d'immatriculation...", détaille Caroline. Selon elle, les voleurs ont même pris le temps de "reculer la voiture" pour mieux se servir.

"Ils n'ont peur de rien: on les voit, à 13h30-14 heures... Ça ne les dérange pas", poursuit la mère de famille en montrant une photo de la carcasse de la voiture.

L'objectif des désosseurs est de revendre les pièces volées sur le marché de l'occasion. Certaines d'entre elles peuvent s'avérer rares et donc être cédées à prix d'or. Au détriment des conducteurs des véhicules dépouillés.

Des vols en "recrudescence"

Certains d'entre eux se plaignent ainsi d'une situation sans fin et d'une insécurité grandissante. "J'aime ma ville, mais on ne se sent tellement pas entendus et tellement peu en sécurité qu'on en arrive à se dire 'le mieux, c'est de partir'", se désole Caroline.

Les pouvoirs publics assurent pourtant être conscients de la situation. "Tous les 15 jours, nous avons des réunions avec la police", affirme Anne-Marie d'Estienne d'Orves, maire de secteur des 9e et 10e arrondissements. "Nous sommes au courant de ce qu'il se passe et de ces plaintes. Il y a une recrudescence de vols de pièces détachées."

Les victimes sont invitées à contacter les forces de l'ordre, qui pourront effectuer des constatations et des relevés d'empreintes, et de porter plainte face à ces incivilités qui empoisonnent le quotidien de certains riverains.

Justine Cazaux, avec Mathias Fleury