"Il y a eu un acharnement": la mère du détenu égorgé par son co-détenu aux Baumettes témoigne

"La prison m'a appelée à 23 heures pour m'annoncer que mon fils n'a pas survécu à des violences. Ce sont les mots qui ont été utilisés". Dans La Provence, la mère du jeune détenu de 22 ans, retrouvé mort dans sa cellule de la prison des Baumettes, témoigne ce lundi 14 octobre des derniers moments partagés avec son enfant.
"La dernière fois que je l'ai vu, c'était avec des menottes, et entre-temps, je n'ai plus pu lui parler. J'ai appelé des centaines de fois les Baumettes pour avoir un contact ou savoir s'il avait un avocat", confie Odile Cotta.
Son fils, Robin, est mort après avoir été égorgé avec un bol en porcelaine cassé dans la nuit du 9 au 10 octobre derniers. Son co-détenu, un "psychopathe", " détraqué", " barbare" selon les mots d'Odile Cotta, est le principal suspect. Une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille pour "meurtre".
"Il était pratiquement défiguré"
Quelques jours après la mort de son enfant, Odile Cotta confie auprès de nos confrères sa colère. Elle compte d'ailleurs "porter plainte contre les Baumettes".
"Parce qu'on l'a laissé enfermé avec un taré. Pourquoi on n'a pas réagi? On a laissé mon fils avec la mort dans sa cellule et je ne vais pas lâcher l'affaire", assure-t-elle.
Découvert au sol, le Bas-Alpin présentait des coups au visage, mais surtout une blessure au niveau du cou, signe pour la mère de la victime d'une très violente agression. "Je n'ai pu voir que son visage, c'est pour ça que j'aimerais connaître les résultats de l'autopsie, mais il était pratiquement défiguré. Il y a eu un acharnement", selon elle.
Robin était domicilié à Ongles (Alpes-de-Haute-Provence) près de Banon. Le 22 septembre dernier, il avait été mis en examen pour trafic de stupéfiants et trafics de médicaments dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Digne-les-Bains.
Depuis plusieurs jours, il entretenait une relation houleuse avec son co-détenu, un SDF algérien de 25 ans incarcéré pour trafic de stupéfiants. "Les investigations confiées à la Division de la Criminalité Territoriale devront permettre d’établir les circonstances précises des faits", poursuit le parquet de Marseille. Et de préciser qu’à ce stade, ces faits "semblent avoir pour origine une mésentente entre codétenus et ne sont pas reliés aux événements récents relatifs aux conflits entre bandes rivales sur fond de narcotrafic".