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Covid-19: à Marseille, Rubirola veut interdire les rassemblements publics "sans distanciation physique"

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La maire EELV de Marseille s'est dite par ailleurs en faveur d'un meilleur encadrement des rassemblements non contrôlés dans les lieux privés ou publics, plutôt que d'une simple "répression".

La pédagogie plutôt que la répression. C'est la méthode pronée par la maire de Marseille Michèle Rubirola (EELV) pour faire face au rebond épidémique du Covid-19. Dans une interview accordée à nos confrères du Monde, l'élue se montre favorable à un "accompagnement des mesures d'explications" plutôt que de renforcer les contrôles de police, tout en interdisant les situations à risques et en assouplissant celles où il n'y a pas de danger à ses yeux.

Ces déclarations interviennent à la suite d'une consultation avec des élus marseillais et le préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, missionné vendredi par le Premier ministre Jean Castex pour proposer pour ce début de semaine de nouvelles mesures afin de faire face à la hausse des contaminations au coronavirus. Bordeaux et la Guadeloupe, particulièrement touchés par la dégradation de la situation sanitaire, sont également concernés.

Rubirola reconnaît "des erreurs"

Dans l'entretien accordé au Monde, l'édile de la cité phocéenne s'oppose aux mesures restrictives concernant notamment les plages ou les parcs, avancées par le président de la région Renaud Muselier (LR).

"Si, en sortant de la mairie, je vais me baigner, seule, après 20 heures, je ne pense pas présenter un risque de transmission du virus", estime celle qui est aussi médecin.

C'est bien "la notion de rassemblement public sans distanciation physique qu’il faut interdire", et non le lieu en lui-même, estime encore la maire. Elle juge par ailleurs que le rebond épidémique à Marseille s'explique par "un fort accroissement de la fréquentation de la ville pendant les vacances", tout en reconnaissant "des erreurs: "lorsqu'on a laissé de grandes fêtes se dérouler, notamment sur les 'rooftops'".

Pas question, en revanche, d'aller plus loin dans ce que Michèle Rubirola qualifie de "décisions mortifères", l'écologiste souhaitant "ne pas toucher aux horaires de fermeture des bars et des restaurants", déjà forcés par arrêté préfectoral de fermer à 00h30. "Il n'y a pas d’étude scientifique qui prouve que la propagation du virus est plus importante à partir de 23h30", avance-t-elle.

"En fermant ces établissements, on favoriserait des rassemblements non contrôlés à l'intérieur de lieux privés ou dans l’espace public."

"La répression ne marche qu'un moment"

Dans le détail, l'élue demande une augmentation de la fréquence des transports en commun et souhaite la fermeture des "lieux à risques qui ne respectent pas les mesures barrières imposées".

"La répression ne marche qu’un moment", plaide celle qui a succédé à Jean-Claude Gaudin après 25 ans de droite à la tête de Marseille, avant d'ajouter: "Il faut accompagner les mesures d’explications."
Corentin Nicolas