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Château de la Buzine: la mairie de Marseille fait marche arrière

Le château de la Buzine de Marcel Pagnol en 2011 à Marseille

Le château de la Buzine de Marcel Pagnol en 2011 à Marseille - BERTRAND LANGLOIS / AFP

La municipalité comptait proposer lors du conseil municipal du 7 juillet que la gestion du château revienne à l'association Centre de culture ouvrière (CCO). Une "erreur administrative" dans la procédure la contraint à faire marche arrière.

Nouveau rebondissement dans la gestion du château de la Buzine. La ville de Marseille a annoncé ce jeudi qu'elle comptait reprendre les activités artistiques et culturelles du château qui doit sa célébrité à Marcel Pagnol.

"Afin de mettre en œuvre l’ambition qu’elle porte pour ce site majeur du patrimoine marseillais, la ville proposera la reprise en régie de l’ensemble des activités artistiques et culturelles du château de la Buzine", peut-on lire dans le communiqué.

Une "erreur dans la publicité"

Pourtant, la municipalité allait proposer lors du conseil municipal du 7 juillet que la gestion du château, qui était entre les mains de l'association du petit-fils de Marcel Pagnol depuis cinq ans, revienne à l'association Centre de culture ouvrière (CCO).

Mais après de "nombreuses allégations quant à la conformité de l’attribution de la délégation de service", elle a décidé de "mener une vérification approfondie sur d'éventuelles erreurs de procédure", peut-on lire dans son communiqué. Cet examen a permis de détecter une "erreur dans la publicité préalable à la mise en concurrence".

"Celle-ci aurait dû faire l’objet d’une publication spécialisée correspondant au secteur économique concerné, au-delà de la publication qui en a été faite dans la presse locale ainsi qu’aux niveaux national et européen", continue la municipalité.

Tensions avec le petit-fils de Marcel Pagnol

La mairie de Marseille s'estime donc "lésée par cette erreur administrative qui aurait pu lui permettre d’attirer des candidatures plus nombreuses à l’échelle nationale" et a donc décidé de "déclarer sans suite la procédure d’attribution" pour "motif d'intérêt général".

Un audit va être commandé sur la gestion du château de la Buzine pendant ces dernières années, termine la municipalité.

Depuis plusieurs jours, la future gestion du château rendu célèbre par Marcel Pagnol a provoqué de vives réactions. Cette année, la ville de Marseille n’a pas souhaité reconduire le contrat de l'association du petit-fils de l'écrivain provençal.

La nouvelle avait eu l’effet d’une douche froide pour Nicolas Pagnol. “C’est une grande incompréhension, une grande tristesse parce que j’ai un lien affectif avec ce château qui est un château familial”, rapportait-il à BFM Marseille Provence. Il a même promis "un recours" s'il perd la gestion du château de la Buzine.

La droite dénonce "le mensonge de Payan"

Nicolas Pagnol a réagi sur les réseaux sociaux après le communiqué de la municipalité ce jeudi. "La mairie de Marseille annonce l’ouverture d’un audit sur la gestion. J’en attends sereinement le résultat. Celui du département n’a révélé aucune irrégularité", a-t-il déclaré.

"En tant que DSP (délégation de service public, ndlr) nous rendons des comptes régulièrement à la mairie. Les règles auraient elles changées?", a ajouté le petit-fils de Marcel Pagnol.

Les conseillers municipaux de droite de la ville de Marseille ont également réagi à ce revirement de la mairie, dénonçant le "nouveau mensonge de Benoît Payan".

"Toujours prompte à trouver des excuses pour justifier et camoufler ses erreurs et ses échecs, la majorité municipale admet cette fois son incompétence: la gestion du dossier du château de La Buzine présente plusieurs erreurs lourdes", affirme le groupe Une volonté pour Marseille dans un communiqué.

Avant d'ajouter: "La gauche marseillaise a oublié que seul l’intérêt de la préservation de notre patrimoine, de nos traditions provençales et le respect de notre Histoire aurait dû guider son action."

Le groupe d'opposition annonce qu'il sera "des plus vigilants" sur l'avenir du château de la Buzine qui va désormais se trouver "plus que jamais à la merci des choix idéologiques et dogmatiques de la Nupes marseillaise".

Marine Langlois