"C'est notre gagne-pain": forcés de fermer dès 22 heures par la préfecture, les épiciers de nuit manifestent à Marseille

Les épiciers de nuit du centre-ville de Marseille ont manifesté depuis la chambre de commerce et d'industrie jusqu'à la mairie ce vendredi 28 février. Ils s'opposent à un arrêté pris par la préfecture des Bouches-du-Rhône le 24 février dernier.
Celui-ci oblige les épiceries des quartiers du Vieux-Port, Françoise Duparc-Sakakini, la Joliette, la gare Saint-Charles, la Plaine et du Cours Julien à fermer de 22 heures à 6 heures du 21 mars au 21 avril.
Des nuisances répétées d'après la préfecture
Au cours des derniers mois, des "troubles à l'ordre public" ont été constatés "aux abords d'un certain nombre de ces établissements", affirmait le préfet de police des Bouches-du-Rhône Pierre-Édouard Colliex sur le plateau de BFM Marseille Provence le 12 décembre.
Une trentaine d'épiciers ont répondu au rendez-vous ce vendredi. Ils ont multiplié les slogans et interpellé les passants, les prévenant qu'ils ne pourraient plus accéder à leurs commerces le soir.
Après une trentaine de minutes de manifestation, les épiciers se sont dirigés vers l'hôtel de ville. Inquiets pour l'avenir de leur commerce, ils ont souhaité solliciter le soutien de la mairie de Marseille.
"C'est notre gagne-pain, on a des familles, des employés qui ont des enfants (...). Je vais être obligé de tout arrêter? Je comprends pas, on est des commerces de nuit, je vois pas pourquoi du jour au lendemain on signe un décret..." déplore Mehdi, épicier de 40 ans, au micro de BFM Marseille Provence.
"On nous parle de nuisance nocturne. On est dans le centre-ville hein!", rétorque-t-il vis-à-vis des accusations de troubles à l'ordre public.
Une pétition lancée
D'après Bilal, un autre épicier marseillais, les autorités "veulent inventer" que les épiceries marseillaises vendent des produits "illicites". "Pas du tout, dans les alimentations il y a du cola, du gâteau... Tout ce que tu peux acheter dans une alimentation", poursuit-il.
Sabri rappelle de son côté que le "chiffre d'affaires" des épiciers de nuit "commence à 23 heures". Il reconnaît que dans certains commerces, des "nuisances sonores" ou des "bagarres" peuvent avoir lieu.
"Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même cas", affirme-t-il cependant.
Reçus par deux membres du cabinet du maire peu avant 16 heures, les épiciers ont lancé une pétition qui récolte déjà 300 signatures.