A Marseille, les poubelles des restaurateurs s'entassent cours d'Estienne-d'Orves

Ils n'en finissent plus de s'accumuler. Les sacs poubelle de certains restaurateurs du cours d'Estiennes-d'Orves, près du Vieux-Port, s'amoncellent depuis le début du mois de juillet. La Métropole n'assure plus le ramassage des ordures des professionnels qui ne paient pas la redevance spéciale pour la collecte.
Redevance et sociétés privées
Au mois de mai, la Métropole a prévenu les restaurateurs du cours d'Estiennes-d'Orves que le ramassage des déchets ne sera plus assuré par ses soins à partir du 1er juillet.
"On est venu nous voir et nous dire que si on jetait les poubelles on aurait des amendes de catégorie 4, 135 euros. Ça a été la surprise", déplore auprès de BFM Marseille Provence Rémi Goudard, restaurateur.
Pour justifier cette décision, notifiée le 18 mai dernier par voie de courrier, la Métropole avance que les déchets jetés par les gérants d'établissements étaient trop nombreux, n'étaient pas triés et n'étaient pas déposés aux endroits prévus à cet effet.
Désormais, les professionnels du secteur sont forcés de payer la redevance spéciale mise en place en 2018 par la Métropole, mais qui n'était jusque-là pas toujours respectée, ou bien à faire appel à des sociétés privées.
"C'est un ramassage au sac ou au container. C'est un coût. C'est à peu près 3 euros le sac, plus un abonnement à l'année pour le ramassage. C'est un budget qu'on avait pas pris en compte dans les charges", explique Rémi Goudard.
"C'est malsain"
S'il a pris ses dispositions pour assurer le ramassage des déchets de son établissement, tous les restaurateurs de la place n'en n'ont pas fait de même. Certains refusent de se plier à la décision de la Métropole et continuent de déposer leurs poubelles au même endroit qu'avant. Mais ces dernières ne sont donc pas collectées.
Une situation pénible pour les riverains. "Je les vois tous les jours. Il fut un temps où c'était enlevé tous les jours, très correctement. Et là, il n'y a plus de ramassage du tout, par contre les poubelles sont toujours déposées. Et donc il y a des rats [...] C'est malsain", raconte Antoine Santimaria, un habitant. Excédé, il s'est adressé à la Métropole ainsi qu'à la Ville.
Vendredi 8 juillet, un ramassage d'urgence a finalement été organisé par la Métropole. Mais le problème, qui survient en pleine saison touristique, n'est toujours pas réglé. L'odeur que dégagent les monceaux d'ordures font fuir les clients, regrettent les commerçants, et pourraient mettre à mal l'économie du cours.