Bouches-du-Rhône: le RN se dit "prêt" pour les futures échéances électorales lors de ses vœux 2025

Franck Allisio, député RN des Bouches-du-Rhône, le 10 juillet 2024 devant l'Assemblée nationale, à Paris. - Bertrand GUAY / AFP
Franck Allisio n'aurait pas forcément parié dessus il y a de cela un an en arrière. Sur les 12 derniers mois, le Rassemblement national (RN) a presque tout réussi dans le département: remporter une élection municipale partielle à Rognac (une première pour le parti depuis 1983), rallier des élus à Marseille et à Aix-en-Provence ou encore rafler 11 députés sur les 16 circonscriptions en jeu lors des élections législatives anticipées de juin dernier.
Un tour de force, que le député RN de la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône (entre Vitrolles et Carry-le-Rouet) et délégué départemental du parti n'a pas hésité à mettre en scène lors de ses voeux 2025, devant 200 personnes au Florida Palace dans le 10e arrondissement de Marseille. À l'image de la longue table de plusieurs mètres pour accueillir les journalistes ce samedi, façon cours d'école. Avec à ses côtés les huit députés RN du département (seuls Gérault Verny et Romain Baubry manquaient à l'appel), dont certains ont découvert les arcanes de l'Assemblée nationale depuis peu.
Vers un second tour des municipales?
Au moment de prendre la parole, Franck Allisio savoure: "Le bilan est plus que positif. En l'espace de quatre ans, on a presque triplé le nombre d'adhérents au parti, passant de 1.500 à 4.000 personnes. En 2022, nous n'avions aucun député à l'Assemblée nationale, aujourd'hui on est à 11 députés. Et on se tient prêt si cette année il y a des élections législatives ou présidentielles anticipées".
Et pour poursuivre sur cette lancée, le mot d'ordre est simple: rassembler le plus largement possible contre "la gauche et l'extrême gauche".
"Nous avons une volonté de rassemblement, avec une union des droites. Cette année, nous avons constitué un groupe au sein du conseil municipal de Marseille, un autre au conseil métropolitain. Même chose à Aix-en-Provence", développe-t-il.
Le tout avec une volonté de se démarquer clairement de ses adversaires politiques locaux. Si le ton reste toujours véhément, les cibles ont évolué ces dernières semaines. Cela s'explique par le premier sondage publié en décembre dernier, plaçant le RN en deuxième position derrière le maire sortant Benoît Payan au 1er tour, et en ballotage défavorable au second tour face à lui. Conséquence: Sébastien Delogu et La France insoumise, cibles privilégiées lors des dernières élections législatives, sont moins dans son viseur.
Incertitudes sur le secteur de candidature d'Allisio
"Il faut débusquer les imposteurs pour les électeurs", tance Franck Allisio. Benoît Payan? "Il ne fait rien et le fait bien. C'est une mairie immobile". Martine Vassal? "Après s'être opposée frontalement à Benoît Payan, elle n'a que des mots doux à son égard depuis plusieurs mois", en faisant référence à un supposé rapprochement entre elle et le maire de Marseille. Renaud Muselier? "Il devra choisir entre s'allier avec nous ou M. Payan. J'attends de voir ce qu'il va faire au 2nd tour des municipales. Va-t-il aller dans l'opposition et dans l'alternance avec nous ou bien rester dans la continuité de la politique actuelle?", interroge le député.
Si le programme politique pour les marseillais n'est pas encore arrêté, à l'exception du plan "Marseille en ordre" lancé en mars dernier, le RN envisage de lancer l'offensive des municipales à l'automne 2025. Franck Allisio sera candidat à Marseille. Reste à trouver dans quel secteur d'arrondissement: le 7e, qui comprend les 13e et 14e arrondissements, reste l'une des hypothèses.
D'autres adversaires politiques d'envergure envisagent d'y être en tant que tête de liste et scrutent attentivement la situation avant de se lancer dans la bataille.
"J'annoncerai cela d'ici quelques semaines. Mais l'endroit importe peu au final", esquive Franck Allisio.
En attendant, il en a profité pour annoncer quelques mesures. Comme une proposition de loi pour lutter contre les agressions envers le personnel médical dans les hôpitaux. L'idée est de leur octroyer un statut particulier, à l'image des policiers ou des gendarmes. Si la mesure doit être rédigée dans les prochaines semaines, elle ne sera pas présentée à l'Assemblée nationale avant plusieurs mois, calendrier parlementaire oblige.