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Bac 2025: des enseignants dénoncent l'utilisation de détecteurs de métaux contre la triche dans un lycée à Marseille

Des élèves se préparent à l'épreuve de philosophie dans le cadre des épreuves du baccalauréat au lycée Condorcet de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 18 juin 2024.

Des élèves se préparent à l'épreuve de philosophie dans le cadre des épreuves du baccalauréat au lycée Condorcet de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 18 juin 2024. - Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Un syndicat d'enseignants dénonce l'utilisation de détecteurs de métaux sur les aspirants bacheliers lorsque ces derniers demandent d'aller aux toilettes en pleine épreuve du bac, dans un lycée de Marseille.

Une mesure jugée inacceptable, voire illégale. Alors que les élèves de terminale de toute la France planchent sur les épreuves du baccalauréat depuis ce lundi 16 juin, les établissements sont à l'affût pour éviter la triche.

L'académie d'Aix-Marseille a déjà averti dans une note que l'utilisation "des détecteurs qui permettent de capter les ondes électromagnétiques des téléphones portables" est autorisée.

Une mesure largement décriée par les syndicats d'enseignants. Jérémy Abram, enseignant, élu SNES-FSU au lycée Saint-Exupéry, s'est exprimé auprès d'Ici Provence pour dénoncer cette pratique.

D'autant plus que son lycée va un peu plus loin. Au sein de l'établissement Antoine de Saint-Exupéry du 15e arrondissement de Marseille, la direction a annoncé que "tout élève qui demande à se rendre aux toilettes devra se soumettre au détecteur de métaux. Dans le cas d’un refus, il ne sera pas autorisé à sortir de la salle".

Une pratique strictement "encadrée par la loi"

Pour Jérémy Abram, le lycée demande aux surveillants des épreuves du baccalauréat de transgresser leurs rôles, sans même les avoir consulter en amont.

"L'utilisation de détecteurs de métaux est encadrée par la loi, et seuls les policiers, les gendarmes et certaines personnes habilitées peuvent les utiliser", explique-t-il au micro de la radio locale.

La lutte contre la triche est un vrai sujet pendant le baccalauréat, avec des techniques de triche parfois très bien pensée grâce à des outils toujours plus performants. Le ministère de l'Éducation nationale souligne une hausse de la triche en 2024 par rapport à 2023, avec 69 cas de plus d'une année à l'autre.

Jérémy Abram estime toutefois qu'il existe d'autres moyens pour éviter la fraude que les détecteurs de métaux. Ils sont néanmoins "coûteux", conçoit le syndicaliste. En 2023, des détecteurs de téléphones portables avaient été instaurés de manière aléatoire dans les centres d'examen.

Selon Jérémy Abram, une partie de ses collègues a accepté de se plier à la règle, mais d'autres, comme lui, refuse d'utiliser des détecteurs de métaux sur les aspirants bacheliers.

Juliette Moreau Alvarez