Aix-en-Provence: une application pour recenser les hérissons

Le Muséum d'Histoire Naturelle de la ville mène cette opération de recensement jusqu'au 1er novembre. Les données récoltées doivent permettre d'aménagement le territoire pour mieux préserver l'environnement des hérissons.

"Avez-vous aperçu un hérisson? Au coin de la rue, dans votre jardin... Signalez-le." C'est une vaste opération de recensement des hérissons que mènent le Muséum d'Histoire Naturelle d'Aix-en-Provence et la municipalité depuis le mois de mars.

Le principe: grâce à l'application nationale INPN Espèces, qui permet de participer à l'inventaire des espèces dans les communes, les habitants d'Aix-en-Provence peuvent signaler toute présence de hérisson au Muséum d'Histoire Naturelle.

"Si on aperçoit un hérisson qui se balade par-là, on va aller avec son téléphone sur l'application INPN Espèces", explique Yves Dutour, responsable du Muséum d'Histoire Naturelle, au micro de BFM Marseille Provence. "On va photographier le hérisson, et ensuite il faut bien noter la date, et surtout l'endroit où on fait cette observation."

Une fois les photos envoyées, les experts de l'INPN (l'Inventaire national du patrimoine naturel) se chargent de l'analyser. Les données sont ensuite envoyées au Muséum d'Histoire Naturelle, qui peut procéder au recensement.

Le Muséum d'Histoire Naturelle mène l'opération de recensement jusqu'au 1er novembre. © Muséum d'Histoire Naturelle Aix-en-Provence

Des aménagements pour préserver le milieu du hérisson

Habitué des jardins, à peine plus gros qu'une main et doté de plusieurs milliers de piques, le hérisson est pourtant une espèce en danger. L'opération, baptisée "À la recherche des hérissons aixois", a donc pour but de recenser la population aixoise de hérissons, afin d'adapter les espaces naturels pour protéger l'espèce.

Pour le moment, 25 photos de hérissons aixois ont été transmises au Muséum d'Histoire Naturelle de la ville. À la fin du recensement, prévue pour le 1er novembre, les équipes pourront travailler sur des solutions pour permettre aux petits animaux de mieux vivre dans la commune.

"Ça doit nous permettre de protéger les milieux dans lesquels ils vivent", explique Yves Dutour. "Si on voit qu'entre deux espaces, il y a une route, il existe ce qu'on appelle des passes à hérissons, des espèces de petits tunnels qui traversent les routes, pour faciliter les déplacements."

Il est toutefois inhabituel de voir des hérissons en journée, car ce sont des animaux qui vivent la nuit. En voir un en plein jour signifie généralement que l'animal est en mauvaise santé. Il est alors important de le prendre en charge pour le faire soigner.

"On va le prendre avec des gants, on le met dans un carton avec des petits trous d'aération. On le met au calme, dans le noir complet, et on appelle un centre de soins ou une clinique vétérinaire spécialisée", explique Lucie Contet, assistante vétérinaire et membre de l'association Alliance Hérissons.

Cette opération de recensement est un premier pas vers la sauvegarde des hérissons. Car si rien n'est fait, l'espèce pourrait bien disparaître définitivement de nos jardins d'ici 2025.

Marie Roux avec Laurène Rocheteau