Aix-en-Provence: des experts judiciaires réclament le versement de plusieurs dizaines milliers d'euros

Des experts travaillant avec la cour d'appel d'Aix-en-Provence dénoncent des salaires impayés et menacent de paralyser le système judiciaire.

Les impayés s'accumulent. Expert psychiatre auprès de la cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Pierre Sthelé attend le paiement de plus de 70.000 euros de salaires par l'État.

"Nous étions habitués à ce que les défauts de paiements des fins d'années nous soient payés en tout début de l'année d'après, cette fois-ci, on nous a répondus de manière un peu anarchique que tant que le budget de l'État ne serait pas voté, on n'aurait rien", déplore-t-il au micro de BFM Marseille Provence.

Dans l'impasse, il a lancé une association pour regrouper les autres experts judiciaires concernés par ces impayés. Ils sont une vingtaine à y avoir adhéré, et s'ils décident ensemble de ne plus travailler le temps de recevoir ce qui leur est dû, ils risquent de paralyser le système judiciaire.

"Si on arrête de rendre des rapports, ça risque de bloquer le système tout simplement. Pour les traductions, ils ne pourront pas faire l'enquête, car ils ne comprendront pas ce qui se passe. Pour les psychologues et les psychiatres (...), il y a des affaires pour lesquelles l'expertise psychologique et psychiatrique sont obligatoires", rappelle Pierre Sthelé.

Le recours à la grève n'est pas exclu

Même son de cloche du côté de Zuhair Asali, expert traducteur-interprète auprès de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, qui espère être rapidement entendu par l'État.

"Il faut que notre gouvernement prenne conscience qu'ils ont des problèmes à régler entre eux, les politiques, mais nous on devrait être payés", exige-t-il, précisant refuser tout paiement "au goutte-à-goutte" comme cela est régulièrement pratiqué.

Si aucune manifestation n'est pour l'heure à l'ordre du jour, certains experts judiciaires n'excluent pas le recours à la grève.

Ismahan Stambouli, Francesco Carvelli, avec Emilie Roussey