Vénissieux: un blessé dans une rixe sur le parking d’un KFC, un homme condamné

Un affrontement entre des membres de deux familles s'est déroulé sur le parking d'un restaurant KFC de Vénissieux, samedi 19 octobre dernier, faisant notamment un blessé après que celui-ci a été percuté par un véhicule.
Sous le régime de la détention provisoire, le conducteur du véhicule, un père de famille, comparaissait devant la justice ce mardi 22 octobre.
Face aux juges, l'homme raconte s’être rendu avec ses proches sur le parking du restaurant de Vénissieux car sa belle-fille l'a contacté, lui faisant part d'une menace d'enlèvement sur sa personne.
La victime "projetée sur le capot"
Sur place, des échanges de coups pleuvent entre cette première famille et une seconde, laissant penser à une scène de règlement de comptes entre deux familles rivales.
Le beau-père raconte alors avoir voulu partir de la scène avec son véhicule, mais un homme de l'autre famille l'en aurait empêché en se mettant devant le véhicule. Pris de peur selon ses dires, le conducteur l'aurait alors légèrement percuté.
"Cette voiture, selon mon client, a délibérément accéléré pour lui foncer dessus. La violence du choc a été telle qu'il s'est retrouvé percuté par le véhicule et donc projeté sur le capot puis dans les airs", relate maître Amandine Fabrègue, avocate de la partie civile.
Une version de la victime, selon elle, corroborée par des témoins présents sur place, "qui ne connaissent ni une famille ni l'autre, qui indiquent également que la voiture a foncé sur mon client alors qu'il était de dos". "C'est un détail important" dans le cadre de la manifestation de la vérité dans ces circonstances d'opposition de faits parole contre parole.
Le conducteur du véhicule et cinq autres personnes avaient ensuite pris la fuite. Ils avaient cependant été interpellés peu de temps après la rixe, entre Caluire et Rillieux-la-Pape. Un démonte-pneu maculé de sang et une barre d’attelage, apposée entre les jambes d'un passager, avaient été retrouvés dans le véhicule par les forces de l'ordre.
D'autres plaintes encore à l'étude
Au tribunal ce mardi, la procureure de la République avait requis deux ans de prison lors de l'audience, car selon elle, "il semblerait qu’on soit davantage face à une guerre de clan plutôt qu’un pseudo enlèvement".
Mais aux yeux de l’avocate du prévenu, il s’agit bel et bien d’une rixe, nécessitant de fait un jugement pour les deux parties prenantes du conflit.
"On a pris en considération une seule et même version, celle de l'autre famille. On n'a pas poussé plus loin les investigations, et c'est ça qui est regrettable", explique maître Aouda Bey, avocate de la défense, à BFM Lyon.
La victime, qui s'est vu attribuer 30 jours d'ITT après les faits, s'estime en danger et soupçonne le prévenu de tentative d'extorsion d'argent.
Aujourd'hui, si le dossier n'est pas encore clos -d'autres plaintes déposées nécessitent davantage d'investigations-, la sentence est tombée pour le conducteur du véhicule. Il a été condamné à deux ans de prison, dont un an ferme aménageable immédiatement, l'homme n'ayant eu aucun antécédent judiciaire à ce jour.