Université Lyon 2: le vice-président démissionne et dénonce un "harcèlement" dû à ses opinions sur le Moyen-Orient

L'université Lyon 2 (photo d'illustration). - JEFF PACHOUD
De vives tensions continuent de traverser l'université Lyon 2. Plus d'un mois après l'interruption du cours d'un professeur spécialiste du Moyen-Orient, le vice-président Willy Beauvallet-Haddad a présenté sa démission ce lundi 5 mai.
Dans un courrier adressé à ses collègues, que BFM Lyon a pu consulter, celui-ci assure être victime de "harcèlement" et d'une "campagne de dénigrement public".
Ciblé pour des "prises de position personnelles" selon lui
S'il démissionne, c'est "pour objet de faire baisser la pression très forte qui pèse sur l’institution et de protéger les intérêts de celle-ci dans le contexte particulièrement difficile qu’elle traverse", défend-il.
Willy Beauvallet-Haddad a été ciblé, selon lui, "en raison de prises de positions personnelles relatives à la situation en Palestine et au Liban". Il avait notamment rendu hommage au chef du Hezbollah Hassan Nasrallah lors de la mort de celui-ci en septembre dernier.
Toujours maître de conférences en sciences politiques
S'il conserve son poste de maître de conférences en sciences politiques, Willy Beauvallet-Haddad quitte donc ses fonctions de vice-président en charge des personnels et des questions budgétaires, et son poste de vice-président du Conseil d’administration.
"N’en déplaise à ses détracteurs, l’Université Lumière Lyon 2 est une belle communauté dont il nous appartient de continuer à défendre l’autonomie et l’identité: diverse, ouverte, tolérante et progressiste, incarnant avec force la qualité du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche", déclare-t-il.
Willy Beauvallet-Haddad ajoute qu'il continuera de s'engager "avec le cœur et la raison, pour la pleine application du droit international et des droits des humains en Palestine et au Proche-Orient".
Un mois de tensions
Depuis plus d'un mois, les tensions s'accumulent à l'université Lyon 2. Le 1er avril dernier, Pascal Balanche, géographe spécialiste du Moyen-Orient, a été interrompu en plein cours par une vingtaine d'étudiants masqués affiliés au groupe "Lyon 2 Autonome".
Ces derniers reprochaient notamment au professeur, également conseiller municipal LR, ses propos sur "l'islamo-gauchisme" au sein de l'université et des positions pro-Assad concernant la Syrie. Il s'était également opposé à ce qu'un repas collectif soit organisé dans une salle du campus pour rompre le jeûne du ramadan.
Si la présidente de l'université Isabelle von Bueltzingsloewen avait dénoncé des "faits intolérables", elle avait également évoqué les "paroles affligeantes, complotistes et délétères pour l'université" prononcées par Pascal Balanche.