"Une terre sacrée": le tata sénégalais de Chasselay rouvre deux mois après les dégradations, l'enquête toujours en cours

Les dégradations avaient suscité l'indignation générale. Fin janvier, une quarantaine de tombes ont été dégradées avec de la peinture noire au tata sénégalais de Chasselay et un drapeau français arraché. La nécropole militaire abrite les dépouilles de soldats africains qui ont combattu pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Deux mois plus tard, l'unique cimetière africain de France rouvre ses portes, ce vendredi 28 mars, en présence notamment de 115 élèves et de la ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants Patricia Mirallès.
"On doit toujours réagir vite quand il y a des actes comme ça, des actes racistes, des actes de haine", a-t-elle déclaré sur BFM Lyon.
Le site a été remis en l'état au plus vite, une volonté de l'État. "On restaure. On va montrer que ce tata sénégalais, qui est une terre sacrée, va rester debout."
"L'enquête est en cours"
Une plainte avait par ailleurs été déposée "très rapidement" par l'État à la suite de ces profanations. "On les a condamnées rapidement. Le président de la République a parlé de honte et d'indignité", rappelle Patricia Mirallès.
Aujourd'hui, "l'enquête est en cours". "Nous ferons toute la lumière sur cette histoire", promet la ministre. "Ce que je trouve compliqué, c'est de savoir s'ils savaient ce qu'ils faisaient ou si c'est l'ignorance qui les a amenés à commettre ses actes. Si c'est l'ignorance, c'est à nous de leur montrer, de les éduquer sur l'Histoire."
Malgré cet incident, Patricia Mirallès estime fondamental que le lieu, qui rend hommage à 196 tirailleurs africains, reste ouvert au public, afin de poursuivre le devoir de mémoire.