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"Une injustice dans la justice": la sœur de Rose Filippazzo, condamnée pour avoir tué son mari, témoigne

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Reconnue coupable du meurtre de son mari en 2018, Rose Filippazzo a été condamnée à douze ans de prison. Un coup de massue pour sa sœur et son avocate, qui déplorent une trop lourde peine.

Le verdict est tombé tard vendredi soir à la cour d'assises du Rhône: Rose Filippazzo a été condamnée à douze ans de réclusion criminelle pour avoir assassiné son mari en 2018 à Thurins. Une peine lourde, que regrettent sa sœur et son avocate, qui considèrent que la justice n'a pas pris en compte les violences conjugales que subissaient Rose Filippazzo.

Si l'avocat général avait requis 16 ans de prison, les douze ans finalement prononcés par la cour d'assises sont un coup de massue pour la famille.

"Elle n'a pas le profil pour être encore en détention"

"On se contente de ça mais on ressent quand même une injustice dans la justice", a confié Joséphine Jones, la sœur de Rose Filippazzo à BFM Lyon. Pour elle, l'acte de sa sœur était une question de survie.

"On attendait quand même un petit peu moins, parce que la hauteur de ses souffrances, de ce qu'elle a subi... je trouve qu'elle a été un petit peu minimisée", se désole sa sœur.

Pour son avocate Maître Janine Bonaggiunta, spécialisée dans la défense des femmes meurtrière victimes de violences conjugales, c'est également une peine bien trop importante. "J'accueille très mal et je ne supporte pas les condamnations aussi sévères pour des femmes qui ont autant souffert", a-t-elle répété.

"C'est l'incompréhension totale", a-t-elle continué. "Et la colère aussi, parce que je ne supporte pas que ma cliente parte encore pendant de nombreuses années en incarcération, ce qui n'arrangera rien."

Pour l'avocate, il n'y a aucune raison pour que sa cliente soit isolée de la société pendant douze ans. "Elle n'a pas le profil pour être encore en détention, c'est un acte unique, qui ne se répètera jamais. Elle n'a aucune espèce de dangerosité pour sortir. La société n'a rien à craindre de ce genre de femme."

Une peine proportionnée pour la partie civile

La quinquagénaire avait tué Michel Zirafa, son mari, d'une balle dans la tête le 16 septembre 2018. Si Rose Filippazzo s'est défendue en expliquant à la cour avoir subi des violences conjugales, le magistrat a rejeté en bloc l'hypothèse du meurtre comme seule échappatoire. "Elle pouvait demander le divorce, a-t-il déclaré dans la salle d'audience. Elle n'était pas le pantin de son mari".

Du côté de la partie civile, en revanche, on salue une peine proportionnée. Rose Filippazzo est déjà incarcérée à la maison d'arrêt de Lyon Corbas depuis trois ans et demi. La cour d'assises l'a également condamnée à trois ans de suivi socio-judiciaire pour cette affaire.

Pauline Tugend, avec Juliette Moreau Alvarez