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"Un seuil critique": les syndicats de police alertent sur les effectifs insuffisants dans la métropole de Lyon

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Ce lundi 16 septembre, des dizaines de policiers affectés à des commissariats de la métropole de Lyon ont été mutés. Les syndicats assurent que ces mouvements ne sont pas compensés par les recrutements et alertent sur des manques d'effectifs chroniques.

Plusieurs syndicats de police de la métropole de Lyon alertent sur une rentrée en sous-effectif avec les mutations d'une cinquantaine de fonctionnaires ce lundi 16 septembre.

Le solde entre les départs et les arrivées dans l'agglomération lyonnaise est négatif depuis quelques années maintenant. "On est arrivé aujourd'hui à un seuil critique", considère Christophe Pradier, délégué départemental Unsa Police. "On est en dessous des 2.500 policiers à Lyon. Pour rappel en 2019, nous étions à 3.000 effectifs".

Ce constat est partagé par le syndicat Unité. "Il manque 450 à 500 effectifs", chiffre Sébastien Gendraud, son secrétaire départemental.

La préfecture du Rhône ne partage pas l'analyse des syndicats. Les services de l'État indiquent que 680 policiers et gendarmes sont arrivés ces trois dernières années.

"Les collègues veulent fuir Lyon"

Christophe Pradier conteste les statistiques officielles. "Il y a eu 300 arrivées, pas plus, qui n'ont malheureusement pas compensé les 600 départs. Abonder Lyon en effectif, c'est bien, mais il faut les empêcher de partir, les fidéliser.

Aujourd'hui, les conditions de travail sont telles que les collègues veulent fuir Lyon". Le représentant des policiers pointe du doigt de faibles ratios. "Il n'y a que huit équipages de police secours pour tout Lyon, 24 fonctionnaires pour 1,2 millions d'habitants".

Les organisations syndicales pointent du doigt les conséquences de ce manque de moyens.

"Moins d'effectifs, c'est moins de présence sur le terrain, donc moins de prévention aux atteintes, et nos collègues ne peuvent pas intervenir en sécurité", décrit Sébastien Gendraud, qui réclame au moins 100 effectifs de police pour le Grand Lyon lors de la sortie d'école de la prochaine promotion au début du mois de novembre.

"On va être obligé de prioriser les urgences"

"Les requérants doivent attendre parfois plus de 10 heures pour qu'un équipage de police intervienne. On va être obligé de prioriser les urgences et peut être de laisser des lyonnais se faire voler, violer, sans qu'on puisse intervenir", assène Christophe Pradier.

Une source proche du dossier indique à BFM Lyon que des négociations sont en cours pour recruter des policiers et que la CRS 83, cette unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines et les troubles à l'ordre public installée à Chassieu depuis 10 mois va être renforcée.

Pour les syndicats, ces apports sont jugés insuffisants à ce stade. "On a fermé des commissariats la nuit, on ferme des commissariats le jour, on balance des CRS au milieu, on fait des opérations de démantèlement, des places nettes, on fait de la poudre aux yeux, on fait du vent. On essayer de cacher la misère", s'agace le représentant local d'Unsa Police.

Arthur Blet avec Florent Bascoul