"Tout le monde est épuisé": un service entier en grève à l'hôpital de la Croix-Rousse de Lyon

Le service de médecine interne de la Croix-Rousse demande le recrutement urgent de personnels soignants. Selon les grévistes, il n'y a pas assez de soignants pour s'occuper des 24 patients du service aujourd'hui.

Devant l'hôpital de la Croix-Rousse, une grande banderole a été déployée. Depuis mardi 29 avril, le service de médecine interne de l'hôpital de la Croix-Rousse est en grève.

"Il nous manque deux infirmières dans le service", explique Delphine Briday, infirmière et déléguée CGT, à BFM Lyon. "Il n'y a pas suffisamment de personnes pour accueillir les patients correctement."

Aujourd'hui, une équipe d'une vingtaine de personnes, aide-soignantes, infirmières et personnel paramédical, fait tourner un service qui accueille 24 patients.

Conséquence du manque de personnel: les professionnelles de santé du service sont épuisées, autant physiquement que mentalement, et ne peuvent soigner correctement leurs patients.

Le manque de soignants amène une autre source de tensions: les plannings. Les journées se rallongent, les repos sont finalement annulés et les congés restent incertains. Ils exigent donc le recrutement urgent de nouveaux personnels.

Des fermetures de lits demandées "à contre-cœur"

Il y a cinq mois déjà, le service de médecine interne avait demandé des embauches aux côtés d'autres services de l'hôpital de la Croix-Rousse. La réponse de la direction a été jugée insuffisante par le personnel hospitalier.

"Les patients se retrouvent avec des soignants qui sont épuisés, qui ont la tête sous l'eau, qui travaillent toujours à flux tendu et qui se retrouvent toujours à gérer de l'imprévu", ajoute Léonie Trombone, également infirmière.

Alors, sans l'arrivée de nouveaux soignants, les grévistes sont contraints de demander, "à contre-cœur", la fermeture de la moitié des lits du service pour ne pas mettre en danger les patients.

"Nous, on veut soigner des gens, et pour ça on veut des bras. (...) On ne peut pas s'occuper des patients qui sont dans nos murs. On ferme déjà des lits, qu'on rouvre, mais on ne peut plus tenir ce rythme-là. Tout le monde est épuisé", raconte Léonie à BFM Lyon.

Les grévistes comptent poursuivre leur mouvement jusqu'à obtention de leurs demandes.

Alizé Lorion, avec Juliette Moreau Alvarez