Sécheresse: des producteurs du Rhône renoncent à une partie de leur récolte

Malgré les orages, la sécheresse persiste dans le Rhône, les producteurs de fruits et légumes ont dû renoncer à une partie de leur récolte. Ils font le choix de ne plus arroser une partie de leur production pour se concentrer sur d'autres variétés. Rencontre avec un agriculteur de Saint-Martin-en-Haut.

Les trombes d'eau apportées par les orages ce mercredi ne changeront rien, la sécheresse reste importante cet été dans le Rhône. La préfecture du département a d'ailleurs tenu à rappeler que les restrictions d'usage de l'eau restent en vigueur. Le Rhône est toujours placé en crise sécheresse.

Et les conséquences continuent de se faire ressentir pour les producteurs de fruits et légumes. Certaines variétés pourraient être moins présentes sur les étals.

À Saint-Martin-en-Haut dans le Rhône, Wilfried Molin, maraîcher, a dû sacrifier une partie de ses récoltes. Sur une parcelle, l'année dernière, il récoltait une dizaine de cagettes de haricots, cette année il y en aura deux dans le meilleur des cas.

À cause du manque d'eau, il a fait le choix de ne plus arroser une partie de ces haricots pour privilégier d'autres légumes, plus rentable selon lui. Les haricots lui "coûtent plus en mains d'oeuvre" que de faire du chou-fleur, de la salade ou des carottes.

Une perte de près de 30% sur ses revenus

Mais pour arroser ses autres variétés, les réserves commencent à manquer. "Il me reste à peu près une petite semaine d'irrigation et si le temps n'est pas bénéfique, ce sera très compliqué pour la nature et mes cultures", confie l'agriculteur au micro de BFM Lyon.

L'exploitation n'est pas raccordée au réseau public, ces retenues d'eau sont donc la seule réserve, ce qui la rend d'autant plus dépendante aux précipitations. "Je n'ai jamais arrosé, j'ai diminué la fréquence d'irrigation. Au lieu d'arroser deux heures, je ne passais plus qu'une heure", détaille ce dernier.

"Ce sont les aléas de notre métier quand on ne fait pas partie du réseau d'eau et avec des retenues d'eau collinaires, on ne fait pas comme on veut. On gère pour le mieux, mais c'est très compliqué", explique-t-il.

Avec la sécheresse, Wilfried Molin estime qu'il perdra entre 20 et 30% de revenus sur l'année 2022.

Lucie Nolorgues et Alicia Foricher