Sécheresse dans le Rhône: situation "catastrophique" au parc Miribel Jonage

Des arbres morts désséchés et sans feuilles, des cultures de maïs et de tournesols aux rendements très faibles... La sécheresse a de lourdes conséquences sur les espaces naturels du parc de Miribel Jonage près de Lyon.
Le lac des Eaux Bleues, le principal réservoir d'eau du parc, "ressent moins les stigmates" de la sécheresse, car il est affluent au Vieux-Rhône. Pour les autres lacs du parc, la situation est plus difficile. "Le lac de la Forestière, les Allivoz... eux ont drastiquement baissés", explique Calvin Simeon, technicien flore, environnement et forêt au Grand Parc de Miribel Jonage.
"On est sur des niveaux qui n'ont pas été atteints depuis au moins 4 ou 5 ans, en termes de baisse", poursuit-il au micro de BFM Lyon. A l'avenir, "on est de l'ordre d'un abaissement de plus de 50cm d'eau et donc des lacs qui se réduiront à peau de chagrin".
Résultat, "si l'eau se réduit et que les nappes sont de moins bonnes qualités, on a des habitats qui disparaîtront" à l'avenir, résume le technicien.
La biodiversité menacée
Des niveaux qui ne sont pas exceptionnels malgré tout, car ils se reproduiront chaque année. Mais selon l'adjoint à la Métropole de Lyon en charge de l'environnement, la fréquence de ces épisodes de sécheresse est plus importante.
"Ce qui fait qu'on est dans une situation catastrophique aujourd'hui, c'est cette récurrence de ces épisodes de sécheresse", détaille Pierre Athanaze, qui souligne le combo dévastateur de la sécheresse allié à la canicule cette année.
La biodiversité du parc est donc menacée d'évoluer à moyen et long terme. "Le jour où on va perdre les insectes pollinisateurs, on va perdre 80% de nos végétaux qui sont pollinisés par ces insectes. Ca veut dire que nos paysages n'auront plus rien à voir", prévient l'élu.
Vers une baisse du débit du Rhône
En une dizaine d'années, la métropole de Lyon a perdu 21% de ses espèces végétales. "Ca ne sert à rien qu'on s'agite quand c'est trop tard", résume l'adjoint à la Métropole. "On peut vraiment regretter, même en vouloir aux pouvoirs publics de ne pas avoir agi, alors qu'on savait tout à fait", insiste Pierre Athanaze.
A l'horizon 2050, "les modélisations indiquent une baisse des débits moyens du Rhône située entre 10 et 40%", alerte sur Twitter Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon. En 2022, 93% de l'eau de la métropole lyonnaise vient des nappes phréatiques du lac de Miribel Jonage, et donc des nappes du Rhône.