Saint-Romain-de-Popey: fermé après des révélations de mauvais traitements, l'abattoir va rouvrir le 2 juin

L'abattoir de Saint-Romain-de-Popey (Rhône), fermé administrativement par la préfecture après une enquête de l'association de lutte pour la défense animale L214 en février dernier, va rouvrir ses portes le 2 juin.
L'annonce a été faite par une délégation de la région Auvergne-Rhône-Alpes ce vendredi 23 mai dans les locaux, dont une partie est encore en travaux.
La reprise de l'activité de l'abattoir Rhône Ouest exploité par la coopérative SECAT était conditionnée à la "mise en œuvre des mesures correctives et la transmission des documents justificatifs sollicités", avait alors annoncé la préfecture dans son arrêté.
Les travaux financés par la région
C'est visiblement chose faite puisque l'ouverture des abattoirs est prévue dans quelques semaines. L'investissement mené par la direction de l'établissement est d'ailleurs soutenu financièrement par la région, comme l'explique Fabrice Pannecoucke, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Montant annoncé: 700.000 euros.
"Nous nous sommes retrouvés dans un moment où certaines difficultés ont été constatées et évidemment qu'il faut les prendre en compte. [..] Les choses ont été prises en main", a déclaré Fabrice Pannecoucke au micro de BFM Lyon.
Début 2025, l'association de défense des animaux L214 avait publié des vidéos captées en octobre et novembre 2024, ainsi qu'en janvier 2025. On pouvait y des animaux égorgés conscients malgré l’étourdissement préalable, des vaches décapitées encore vivantes, des moutons et cochons voyant leurs congénères se faire tuer ainsi que des animaux brutalisés lors du déchargement.
À la suite de ces publications, L214 avait porté plainte contre l'abattoir "pour sévices graves et mauvais traitements".
L214 dubitative de l'efficacité de ces travaux
Pour la délégation politique en visite ce vendredi, les travaux de l'abattoir sont la clé pour un traitement plus digne des animaux à abattre.
"Quand vous avez des conditions de travail beaucoup plus adaptées, les erreurs sont évitées. Concernant la responsabilité, s'il y en a, la justice les déterminera", ajoute Patrice Vercher, président de la communauté d'agglomération de l'ouest rhodanien.
Mais pour L214, ces travaux, normalement prévus depuis 2020, ne vont pas changer "grand-chose" à la condition des bêtes.
"Ce n'est pas parce qu'on va agrandir la structure, agrandir un petit peu l'abattoir qu'on va résoudre [la maltraitance animale]", commente Sébastien Arsac, porte-parole et co-fondateur de L214.
Pour ce dernier, tant que la mise à mort des animaux se fera "à l'abri des regards", des dysfonctionnements auront encore lieu.