Rhône: un député milite pour une généralisation du télétravail en cas de pic de pollution
Il y aura un avant et un après crise sanitaire. L'épidémie de Covid-19 entraîné bon nombre de bouleversements dans la société française, et a notamment grandement contribué au développement du télétravail. Jean-Luc Fugit, député du Rhône, estime que la société pourrait en tirer un bénéfice sanitaire et environnemental à plus long terme.
L'élu La République en Marche (LaREM) a déposé une proposition de loi visant à réduire l'exposition à la pollution de l'air le 22 décembre dernier. Soutenue par le groupe parlementaire de la majorité, celle-ci prévoit un recours au télétravail en cas de pics de pollution.
"C'est un levier qui existe et qui n'est quasiment jamais utilisé", regrette Jean-Luc Fugit. Jusqu'à présent, les pics de pollution s'accompagnent le plus souvent d'une instauration de la circulation différenciée et d'une réduction de la vitesse maximale autorisée.
Une question "de santé respiratoire"
"Ce qu'il y a dans ma proposition de loi, notamment dans son article 3, c'est d'avoir une incitation des entreprises à graduer le déploiement du télétravail en fonction de la sévérité de l'épisode de pollution", précise-t-il à BFM Lyon.
Pour l'élu, également président du Conseil national de l'air, réduire les émissions est essentiel. Mais ce n'est "qu'un premier" pas"
"Il faut aussi réduire l'exposition de la population. C'est une question, je dirais, de santé respiratoire, souligne-t-il. C'est l'objet de cette proposition de loi, d'avoir une approche qui soit résolument tournée vers la protection des personnes, ce qui permet d'avoir une politique plus transversale."
Protéger les plus vulnérables
En "jouant sur le télétravail" en cas de pollution aux particules fines ou à l'oxyde d'azote, "vous avez moins de déplacements individuels en véhicule", expose-t-il. "Du coup, vous allez baisser sur les émissions et, en même temps, vous allez limiter l'exposition des personnes, notamment les personnes les plus vulnérables."
La mesure défendue par Jean-Luc Fugit trouve dans le contexte sanitaire un terreau propice à son adoption. Elle n'est pas inédite pour autant: une proposition de loi déposée au Sénat le 3 janvier 2018 prévoyait déjà de "créer un droit pour le salarié au télétravail réservé aux postes 'télétravaillables' lorsque des mesures propres à limiter l’ampleur et les effets de la pointe de pollution sur la population" sont prises par le préfet.
La dernière étude de Santé Publique France, présentée en avril 2021 et citée dans l'introduction de la proposition de loi défendue par Jean-Luc Fugit, estime que la pollution de l’air aux particules fines PM2.5 serait responsable de 40.000 décès prématurés par an en France.