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Rhône: un collectif de riverains se mobilise contre un projet de carrière de granulats à Joux

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Un collectif de riverains s'est rassemblé dimanche pour protester contre ce projet, qui pourrait impacter cinquante hectares de forêt et de terres agricoles. Les habitants tirent la sonnette d'alarme sur les conséquences d'un tel projet sur l'environnement.

Un petit chemin en lisière de forêt, qui pourrait bientôt voir passer un camion toutes les quatre minutes. À Joux, près de Tarare, dans le Rhône, les riverains s'opposent fermement à un projet du groupe Vinci, qui envisage la création d'une carrière d'extraction de granulats sur la commune.

Un risque pour la faune locale

S'il venait à se réaliser, ce projet pourrait toucher une cinquantaine d'hectares de forêt et d'exploitations agricoles. Une "aberration" pour les membres de l'association des Amis de la Montagne de Tarare, qui se sont rassemblés dimanche pour une randonnée de protestation. Durant huit kilomètres, à pied ou à cheval, ils ont alerté sur les risques environnementaux que représente un tel projet.

"C'est un projet supplémentaire qui vient déstabiliser complètement l'environnement de ce territoire, et également toucher à la fois des terres agricoles et des espèces protégées", déplore Alain Chizat, membre de l'association, au micro de BFM Lyon.

De son côté, le groupe Vinci a assuré aux riverains que les animaux ne seraient pas impactés par l'implantation de la carrière. "Ils nous disent que les animaux vont s'adapter, ils vont migrer, on va leur mettre des nichoirs", rapporte Chloé Mounier, membre des Amis de la Montagne de Tarare. "Sauf que s'il y a une carrière à côté, du bruit, des camions, des tirs de mines, les animaux ne vont jamais se réinstaller ici. Ils vont migrer où?"

Une enquête publique jusqu'au 30 septembre

En plus du risque pour la faune et la flore du territoire, les riverains s'inquiètent des conséquences que cette carrière aurait sur le terrain, particulièrement chargé d'histoire, puisqu'il comprend une partie de la voie romaine, expliquent-il.

Isabelle Mounier, elle aussi venue marcher dimanche pour protester contre le projet, dénonce la fréquence des camions qui passeraient sur le petit chemin, "un tir de mine hebdomadaire, avec tout ce qui va avec: la vibration, les bruits, la poussière".

"Dans le projet, ils disent qu'il n'y a pas de risque de glissement de terrain", renchérit Mireille Bruyère, membre de l'association des Amis de la Montagne de Tarare. Mais la riveraine explique pourtant que "toute la piste d'accès est en zone de glissement de terrain".

Et même si Vinci a assuré aux riverains que les ruissellements ne devraient pas poser de problème, Mireille Bruyère affirme que "la voie qui va servir d'accès devient un torrent quand il pleut".

Une enquête publique a été ouverte le 1er septembre sur ce projet d'ouverture d'une carrière à Joux. La commune de Tarare invite sur son site internet les riverains à formuler leurs observations et propositions jusqu'à la fin du mois.

De son côté, la métropole de Lyon a apporté son soutien aux riverains qui s'opposent à ce projet. "Non, Vinci, la Métropole n'a pas besoin de vos gravats", écrit le conseiller métropolitain écologiste Benjamin Badouard sur son compte Twitter.

"Travaillons plutôt à la réutilisation des matériaux, à la sauvegarde des terres agricoles, de l'eau et des paysages", poursuit-il.

Laurent Canonico avec Laurène Rocheteau