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Rhône: le maire de Villeurbanne refuse l'implantation d'une dark kitchen gérée par Deliveroo

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Cédric Van Styvendael a opposé une fin de non-recevoir à l'entreprise, ne souhaitant pas voir des "devantures opaques" s'établir dans la ville au détriment des restaurants et craignant une forte hausse du trafic routier.

Pas d'enseigne, pas de salle de restauration, seulement une cuisine: les dark kitchen -ou cuisines de l'ombre- se fondent dans le décor des villes. Ces labos tout équipés dédiés à la préparation de plats destinés à la livraison sont utilisés par des enseignes de restauration. Si les dark kitchen fleurissent en France et dans la région lyonnaise, Cédric Van Styvendael, le maire de Villeurbanne, vient d'opposer une fin de non-recevoir au groupe Deliveroo.

Les discussions étaient en cours depuis des mois, relate La Tribune de Lyon. L'entreprise, un des fleurons du secteur, lorgnait sur un local de 2000 m2 situé près du Médipôle.

Elle espérait y faire construire sa première dark kitchen hors Île-de-France et y implanter 11 mini cuisines. Selon les estimations révélées par nos confrères, 4500 commandes hebdomadaires devaient y être traitées. Soit 3500 rotations de scooter.

Pas le "modèle de développement souhaité"

Mais le premier dossier, envoyé début novembre, comme le second, ont été balayés par Cédric Van Styvendael. Il justifie sa décision au micro de BFM Lyon:

"Est-ce qu'on veut se faire livrer des plats qui sont préparés par un restaurateur, qui est installé dans la ville, qui a une clientèle, qu'on peut aller voir, dans lequel on peut aussi aller manger avec des amis ou est-ce qu'on veut finalement des devantures opaques dans notre ville derrière lesquelles des gens s'agitent sans qu'on ne sache très bien qui c'est, ce qu'ils font et qu'on reste chacun chez soi à attendre que les produits arrivent?, s'interroge l'élu socialiste.

Et d'ajouter: "Je ne crois pas que ce soit véritablement ça le mode vers lequel aller. En tout cas, ce n'est pas forcément le modèle de développement économique que je souhaite pour la ville".

Des dark kitchens déjà installées autour de Lyon

Cédric Van Styvendael l'assure, il "n'a rien contre le principe de livraison à domicile", estimant que chacun est libre de consommer comme bon lui semble.

"Simplement, on me demande mon avis, poursuit-il. 'Est-ce que vous trouvez que c'est le bon développement que d'installer une dark kitchen, un endroit dans lequel on ne sait pas très bien ce qu'il se passe, qui va générer beaucoup de trafic (routier, ndlr)?' Je dis que ce n'est pas tout à fait à Villeurbanne que je souhaite que ça se passe."

D'autant qu'au moins une dark kitchen s'est d'ores et déjà établie à Villeurbanne. Elle est détenue par la société Food'Lab, également installée dans le troisième arrondissement de Lyon. Dans un entretien accordé à Ouest-France, un des fondateurs de l'entreprise fixe un objectif qui donne la mesure du développement des dark kitchen: il prévoit d'en ouvrir 80 à travers la France.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions