Rhône: des caravanes de gens du voyage installées sur un terrain de moto-ball, les pratiquants invités à s'entraîner ailleurs

Le club, qui ne peut s'entraîner, craint de ne pas pouvoir participer à une compétition prochaine. Faute d'aire d'accueil sur l'agglomération, la mairie n'est pas en mesure de procéder à une évacuation.

Depuis le mois de novembre, des caravanes se sont installées sur un terrain de moto-ball de Villefranche-sur-Saône. Le club de la ville n'est donc pas en mesure de s’entraîner.

“C’est une désolation de voir notre terrain. Ça nous met dans une situation critique pour le club. On ne sait plus quoi faire ou quoi penser”, déplore Pascal Dailler, président du club.

Pour ce sport, qui consiste à faire du foot à moto, les joueurs ont besoin de s’entraîner. Mais sans lieu pour le faire, ils craignent de ne pas pouvoir organiser leurs entraînements, et ainsi de participer à la compétition qui débute à la fin du mois de mars.

“Depuis 90 ans, le club fait partie des plus anciens de France. A l’heure actuelle, il reste 13 clubs en France. Donc, ça impacterait un peu le championnat si on disparaissait cette saison”, ajoute Pascal Dailler.

Des aires d'accueil manquantes

Interrogés, plusieurs membres de la communauté des gens du voyage expliquent n’avoir nulle part où aller car il n’existe pas d’aire d’accueil dans l’agglomération, malgré une loi votée en 2000 qui oblige la présence d’infrastructures.

L'évacuation des personnes présentes sur le terrain n'est en outre pas possible. “Faute d’air d’accueil des gens du voyage sur le territoire de la communauté d’agglomération, je n’ai pas le pouvoir juridique de faire procéder à leur expulsion”, indique Thomas Ravier, maire de Villefranche-sur-Saône.

“Par ailleurs, malheureusement, je n’ai pas d’autre terrain sur ma commune qui pourrait accueillir l’activité de moto-ball”, ajoute l’édile.

Sans possibilité de faire évacuer le campement, la mairie suggère au club d’aller s’entraîner sur le terrain d’une ville voisine. Une option très difficile à mettre en oeuvre, d’après l’association.

Arthur Blet avec Mélanie Hennebique