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Rhône: de nouveaux bras du fleuve créés pour relancer la biodiversité

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Une restauration écologique a débuté pour le fleuve. La Compagnie nationale du Rhône et l'agence de l'eau vont mener ce projet sur trois ans pour redonner au Rhône toute sa naturalité.

C'est l’une des plus grandes opérations de restauration écologique jamais engagée pour un fleuve en France. Un grand chantier, qui s'étend sur 3,5 kilomètres, est mené sur les communes de Vernaison, Irigny et Feyzin. Plus 70 lônes, sortent de bras secondaires du fleuve, sont attendues sur trois ans.

Ce chantier, porté par la Compagnie nationale du Rhône et l'agence de l'eau, doit permettre le retour dans quelques années de la biodiversité autour du fleuve et doit redonner un aspect plus naturel au Rhône.

"Toutes les espèces végétales et animales des bords de fleuve ont besoin d'être arrosées un maximum. Aujourd'hui, ce n'était plus le cas à quelques mètres même du fleuve. Ces îles permettent une végétation qui aime les bords de Rhône et donc entraîne toute une faune comme le castor et tout un tas d'insectes, d'oiseaux qui choisissent de vivre au bord du fleuve", raconte Jérôme Bub, président du Syndicat mixte des îles du Rhône et Lônes (SMIRIL), à BFM Lyon.

70 lônes attendues

En tout, plus de 4 kilomètres de "casiers Girardon" vont être démantelés. "Ces enrochements et ouvrages en épis construits à la fin du 19e siècle ont corseté le Rhône et rendu son tracé plus rectiligne pour fiabiliser la navigation", précise la Compagnie nationale du Rhône (CNR) sur son site.

Les travaux devraient également permettre de créer six îles et près de 8 hectares de mares et zones humides reconnectés au Rhône et à sa nappe alluviale.

Mieux affronter les crues

Ces travaux doivent également permettre de mieux affronter les catastrophes naturelles.

"Ce recreusement des lônes va créer vraiment un amortisseur sur le fleuve du Rhône, ce qui va permettre de pouvoir prendre un peu plus de largeur, notamment en cas de crue. Si le fleuve peut déborder à cet endroit-là et bien il ne déborde pas plus loin sur les zones habitées", assure Julien Vuillemard, maire (divers droite) de Vernaison.

Ces aménagements sont marqués notamment par le retour d’une quantité importante de gravier.

"Un des enjeux majeurs est notamment de remettre des graviers dans le chenal principal pour que ça constitue des zones de frais pour les poissons et les invertébrés qui sont source de nourriture pour les poissons", détaille Christophe Moiroud, directeur de projet à la Compagnie nationale du Rhône (CNR).

Le coût total des opérations est de 8 millions d’euros, pour une fin des travaux estimée en 2028.

Hugo Caprioli et Solenne Bertrand