Rhône: de jeunes Ukrainiens accueillis par une trentaine de familles de Saint-Pierre-de-Chandieu

Une cinquantaine de réfugiés ukrainiens sont arrivés ce jeudi matin à Saint-Pierre-de-Chandelieu dans le Rhône. Un périple de deux jours en bus, éprouvant, notamment pour les plus jeunes. Car après être partis de Lviv, une ville située à côté de Kiev, ces 57 réfugiés, ont traversé la Pologne, l'Allemagne puis la France avec une galère de dernière minute et la panne de leur bus.
Ces jeunes sont finalement arrivé à destination dans la matinée. Il s'agit essentiellement d'enfants et d'adolescents. "Des danseurs qui ont l'habitude de venir à Saint-Pierre-de-Chandelieu. Ils viennent dans le cadre d'un spectacle musical et de danse et sont hébergés par des familles d'ici. Là maintenant c'est différent car ils viennent avec leurs frères et soeurs et leur maman", explique Raphaël Ibanez, maire de Saint-Pierre-de-Chandelieu, au micro de BFM Lyon.
"Les hommes entre 18 et 60 ans ne peuvent plus sortir du pays", rappelle Anne-Marie Galayda, présidente de l'association "les Joyeux Petits Souliers" à Lyon. Les personnes sont "très angoissées pour leur famille restée en Ukraine".
Une trentaine de familles volontaires
A l'origine de ce convoi, l'association "les Joyeux Petits Souliers". "C'était évident pour nous, c'est aussi l'une de nos missions, cette solidarité qu'on a avec eux, il faut qu'elle se fasse maintenant (...) si les parents ont confié leur enfant qui pour la plupart sont venu tout seul, c'est parce qu'ils savaient qu'ils venaient dans une association, ils savaient qu'Anne-Marie allait trouver des familles pour chacun", indique Walter Hapiak, membre de l'association.
Une trentaine de familles se sont portées volontaires. C'est le cas de Cathy Boeza. Elle accueille deux adolescents de 15 et 16 ans, deux copains qui ont fait le voyage sans leurs proches: "Oleska je le connais, j'ai déjà été famille d'accueil pour lui".
"Quand la guerre est arrivée, j'ai tout de suite contacté ces enfants. Je n'ai pu retrouver que Oleska et il m'a dit 'ne t'inquiètes pas tout va bien, je viendrai cet été'. Et en fait la guerre a été beaucoup plus vite que ce qu'on pouvait penser et par chance, il y a un bus qui a été affreté et il est dans le bus".
Les deux amis vont partager une chambre. "On est heureux de pouvoir faire ça pour eux, on aimerait que les gens fassent pareil pour nos enfants", explique cette habitante non sans émotion.
Quitter l'Ukraine n'a pas été un choix facile pour toutes les familles. C'est le cas d'Olena.
"On a beaucoup réfléchi parce qu'on n'a pas eu la chance de partir avec mon mari et mes parents". La mère de famille est ravie de se sentir en sécurité mais souhaiterait que la guerre se termine le plus vite possible.
Ouvrir une classe?
Certains enfants sont parrainés au sein de l'association. Pour eux, c'est actuellement une période de transition. "Samedi les enfants iront soit en Vendée, soit en Charente-Maritime rejoindrent leur parrain", confie Anne-Marie.
Pour les autres jeunes, ils devraient rester dans la région de Saint-Pierre-de-Chandieu. "La municipalité nous aide énormément", assure la présidente de l'association. "On en est même à parler d'éventuellement ouvrir une classe pour que ces enfants continuent une scolarité normale".
Le bus va également repartir direction Lviv. Avant cela, l'association va collecter des denrées alimentaires, des vêtements et des médicaments.