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Rhône: 12 pompiers entendus dans le cadre d'une enquête pour fraude aux élections professionnelles

A Lyon, la caserne de Gerland s'est transformée pour le bal des pompiers, édition 2022.

A Lyon, la caserne de Gerland s'est transformée pour le bal des pompiers, édition 2022. - BFM Lyon

Douze pompiers ont été entendus, fin mai, dans le cadre d'une enquête pour des soupçons de fraude aux élections professionnelles. Cette procédure intervient après la plainte déposée par un syndicat de pompiers du Rhône qui avait constaté un taux de participation anormalement élevé.

Douze pompiers du service départemental métropolitain d'incendie et de secours (SDMIS) ont été entendus fin mai par des gendarmes dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de fraude aux élections professionnelles de 2020 a appris BFM Lyon auprès de sources syndicales, confirmant une information du Progrès.

Certains des sapeurs-pompiers ont été entendus sous le régime de la garde à vue et d'autres en audition libre, nous précisent ces mêmes sources.

Une participation en hausse de 25 points

L'affaire débute en 2022, lorsque le syndicat "Autonome", troisième organisation professionnelle chez les pompiers dans le Rhône, constate des taux de participation anormalement.

Le syndicat indique qu'il y avait eu un taux de participation de 74% alors que les années précédentes il s'établissait plutôt de 50%.

"On s'est rendu compte que les taux de participation étaient historiques en 2020 et par la suite on a décelé une faille majeure de sécurité", retrace Steeve Martinez, président du syndicat Autonome.

Voter à la place d'autres personnes

D'après ce syndicaliste, cette faille "aurait pu permettre à certains agents du SDMIS de voter à la place d'autres personnes".

Fort de ce constat, le syndicat a saisi un juge administratif qui a confirmé ce dysfonctionnement et a annulé l'élection. Elles ont été réorganisées deux ans plus tard. Le syndicat "Autonome" a alors décidé par la suite de déposer une plainte contre X qui a abouti à cette enquête et à ces auditions.

"Ce que nous voulons, détaille Steeve Martinez, c'est pouvoir faire modifier positivement le système de vote électronique, le sécuriser davantage, on a fait des préconisations il faut qu'elle soient suivies."

Le climat social chez les pompiers du SDMIS est particulièrement tendu. Une grève de quatre mois s'est déroulée jusqu'en février pour réclamer davantage de moyens. Les syndicats ont menacé les administrateurs de reprendre ce mouvement à l'automne 2025 si leurs revendications ne sont pas entendues.

Lucie Nolorgues avec Florent Bascoul