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Prise d'otage à la prison de Saint-Quentin-Fallavier: le mis en cause toujours en garde à vue, une enquête ouverte

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Une prise d'otage a eu lieu le dimanche 12 janvier aux alentours de 13h20 au sein du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). La victime, une surveillante de prison, a été blessée.

Deux jours après la prise d'otage, qui s'est déroulée ce dimanche 12 janvier au sein du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), le parquet de Vienne indique auprès de BFMTV que la garde à vue du mis en cause, un détenu de la prison, a été prolongée ce mardi 14 janvier dans la soirée.

Une enquête, confiée à la brigade de gendarmerie de la Verpillière, a par ailleurs été ouverte dès dimanche.

Aux alentours de 13h20, une surveillante avait été saisie au cou par "un détenu bien identifié pour ses agressions répétées envers le personnel pénitentiaire", selon un communiqué du syndicat Ufap Unsa Justice. Cette dernière, menacée avec une arme artisanale placée au niveau de son cou, avait alors tout de même réussi à alerter ses collègues.

"D'autres faits de violences" en juillet 2024

À la suite de l'intervention d'un autre détenu, le personnel pénitentiaire avait pu maîtriser le forcené. "La surveillante, choquée, a présenté des blessures légères au niveau du cou" indique le parquet. Initialement cinq jours d'incapacité totale de travail (ITT) avaient été signifiés. L'ITT de la victime a finalement été réévaluée à 15 jours par les urgences psychiatriques, a appris BFMTV ce jeudi 16 janvier auprès de son avocat.

Son avocat signale par ailleurs le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile pour crime d'arrestation, détention et séquestration. Ce dernier réclame l'ouverture d'une information judiciaire et la nomination d'un juge d'instruction sur cette affaire, à l'issue de la garde à vue du détenu.

Mes Joshua Kafil et Jean-Christophe Basson-Larbi, les deux avocats de la surveillante ont dénoncé dans un communiqué une minimisation des faits. "Le dossier a été improprement qualifié dès l’origine et il est impératif que des faits qui sont criminels soient jugés comme des faits criminels (...)". Ils réclament l'ouverture d'une instruction criminelle pour "faire sereinement la lumière sur cette affaire" plutôt qu'un jugement hâtif en comparution immédiate.

Le mis en cause, placé en garde à vue, a depuis été entendu "dans le cadre d'une procédure distincte pour d'autres faits de violences commis sur un personnel de l'administration pénitentiaire en juillet 2024", selon le procureur de la République de Vienne.

Son mari témoigne du traumatisme

La direction de l'établissement assurait auprès de BFM Lyon après les faits être "présent(e) depuis le départ aux côtés de la salariée blessée afin de l'accompagner au mieux". Le syndicat Ufap Unsa Justice pointait de son côté une liste d'incidents "longue comme le bras", dans un "contexte en ressources humaines extrêmement dégradé".

Le mari de la surveillante pénitentiaire s'est confié à BFMTV sur l'état de son épouse après cet événement. "Elle a vu la mort, elle s'est vue mourir. [Elle] est vraiment abattue, elle se pose la question de si elle s'en remettra un jour et pourra reprendre son poste. Parce que, dans de telles conditions, c'est juste pas possible de se dire qu'on peut y laisser la vie par manque de moyens technique, et ne jamais rentrer chez soi".

Pauline Revenaz, avec Alixan Lavorel