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"Prendre soin de la nuit": la ville de Lyon dévoile son troisième "plan Lumière"

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L'objectif de ce troisième Plan Lumière est de préserver la biodiversité et d'arriver à une certaine sobriété énergétique, tout en gardant la beauté des éclairages.

La ville des Lumières renouvelle son plan du même nom. Ce mardi, la municipalité de Lyon vient d'adopter à l'unanimité le troisième plan Lumière qui "invite à observer, comprendre et réfléchir à la manière dont se vit la ville la nuit dans toutes ses spécificités et non plus seulement comme simple négatif du jour", comme annoncé dans un communiqué.

Cette année, le plan se veut de "qualité", "sobre" et "citoyen". "L’un des défis que souhaite relever la ville de Lyon est de prendre en compte les enjeux environnementaux et de biodiversité tout en intégrant pleinement ceux de la sécurité et de la créativité qui font la fierté et l’identité lyonnaise", a expliqué la municipalité.

Une importance écologique

Créé en 1989, ce programme avait pour but de mettre en valeur le patrimoine lyonnais "en pointant les projecteurs non plus de face, à plat, mais dans la profondeur" pour éclairer les 370 édifices, comme l'explique le site de la Ville.

Aujourd'hui, l'ambition de ce troisième volet reste la même. "La lumière est un outil fabuleux pour embellir et façonner la ville. Ce troisième Plan Lumière porte l’ambition de poursuivre une aventure entamée il y a plus de trente ans", présente Sylvain Godinot, adjoint au maire délégué à la transition écologique et au patrimoine.

Mais avec la crise de l'énergie que connaît le pays depuis plusieurs mois, la municipalité a dû l'adapter aux enjeux de sobriété. "Je fais le pari que nous saurons considérer le paysage nocturne comme un bien commun, allier sobriété énergétique, respect du vivant, appropriation citoyenne, gouvernance plus affirmée sur la lumière privée et affirmation de la dimension poétique et patrimoniale du Plan Lumière", ajoute l'élu.

Pour cela, depuis 2021, les 78.620 points lumineux dans la ville sont produits par de l'énergie 100% renouvelable. Et d'ici à 2050, la municipalité souhaite diviser par quatre sa consommation énergétique. Ce nouveau plan stipule le fait "de lutter contre la surenchère lumineuse, dite 'cacolumie' (sur-éclairage des vitrines, écrans numériques, enseignes…) de façon à préserver la santé et la biodiversité".

Le but de la municipalité: éviter que la lumière impacte la faune, la flore et les humains. "Elle interfère sur la qualité de vie des espèces animales et végétales mais également sur la santé des habitants (sommeil, rythmes biologiques, équilibre psychologique…)", explique-t-elle. Dans ce sens, la ville a mis en place un "cahier de recommandations" qui porte sur la lumière privée.

Proposer des "mises en lumière adaptées"

Avec ce nouveau plan, la municipalité cherche "à connaître et comprendre la diversité des usages et usagers du territoire pour proposer des mises en lumière adaptées".

Dans cet objectif, elle souhaite donc créer une nouvelle mise en lumière qui associerait tous les acteurs lyonnais. "La mise en lumière de la ville repose sur une grande diversité d’acteurs. Associations, commerçants, aménageurs de la ville, acteurs économiques, habitantes et habitants ajoutent toutes et tous leurs nuances au grand tableau nocturne. La création d’une nouvelle mise en lumière se fait en associant l’ensemble des acteurs aux diverses étapes du projet (diagnostic, conception, gestion...)", explique la mairie.

D'autant que ces lumières, sont depuis trente ans reconnues à l'international. Un rayonnement bien favorisé par la Fête des Lumières, qui se tiendra du 7 au 10 décembre 2023.

Martin Regley Journaliste