"On vit avec cette peur": les buralistes inquiets après une série de braquages de bureaux de tabac près de Lyon

En ce début d'année 2025, les buralistes rhodaniens et isérois font grise mine. Depuis quelques jours, pris pour cible pour leurs paquets de cigarettes toujours plus chers et leurs fonds de caisse souvent bien remplis, les gérants de bureau de tabac sont victimes de braquages à répétition.
La preuve en est avec la matinée du vendredi 3 janvier dernier, au cours de laquelle trois bureaux de tabac, situés dans le Rhône à Saint-Pierre-de-Chandieu et Chaponnay, ainsi qu'à Démioz en Isère, ont été attaqués par le même groupe de malfaiteurs. Les voleurs ont réussi à s'enfuir avant l'arrivée des forces de l'ordre.
"On fait le maximum pour tout sécuriser"
Pour de nombreux buralistes de la région rencontrés par BFM Lyon, la répétition de ce type de vols représente une réelle source d'inquiétude.
"On a peur pour nous, pour notre sécurité. Et puis ça nous met en colère parce qu'avec l'augmentation des prix du tabac, on devient des cibles. On sait que ça va nous arriver, on attend juste le moment où ça va être le cas. On vit avec cette peur", déplore Séverine Mari, gérante d'un bar-tabac situé à Marennes.
"Ce n'est malheureusement pas une nouveauté. On sait que les tabacs sont des endroits un peu plus sensibles car il y a des choses de valeur importante. On fait le maximum pour tout sécuriser", ajoute de son côté Christophe, gérant d'un bureau de tabac dans le nord de Lyon.
"On fait toujours attention, on se méfie. On regarde quand il y a des bruits dehors et les gens qui rentrent… Mais bon on n'est jamais totalement à l'abri, on ne sait pas ce qu'il peut se passer", décrit Christophe Issarny, buraliste situé à Saint-Didier-au-Mont-d'Or.
Les petites localités particulièrement ciblées
Face à cette anxiété grandissante parmi les professionnels, le président de la fédération des buralistes de l'Isère a rencontré les gendarmes de la région afin d'en savoir davantage sur les auteurs de ces attaques.
"On soupçonne fortement des équipes qui descendent de Lyon, et qui vont taper sur des villes qui sont un peu plus petites en superficie, car ils ont un peu plus la mainmise avec moins de forces de police présentes que dans les centres de grandes villes", évalue Thierry Meyronin, président de la Fédération des buralistes de l'Isère.
Selon lui, si "la zone à couvrir" se veut "plus vaste en superficie", il faut donc "plus de temps pour intervenir", laissant ainsi davantage de temps aux braqueurs pour emporter leur butin au nez et à la barbe des forces de l'ordre.
Depuis la semaine de Noël en 2024, ce sont au total sept bureaux de tabac en Isère et dans l'est lyonnais qui ont été attaqués.