"Notre projet n'est pas de la garderie": la mairie de Lyon justifie la modification du temps périscolaire

À Lyon, le temps périscolaire est depuis peu un véritable sujet de crispation entre certains parents d'élèves et la ville. Après le vote au conseil municipal de la formule "PEPS", le 21 mars dernier, la mairie de Lyon tente d'expliquer la mise en place de cette nouvelle formule du temps post-scolaire.
Invitée de BFM Lyon ce mercredi 3 avril matin, l'adjointe à l'éducation de la ville, Stéphanie Léger, a justifié le changement du périscolaire qui s'axe notamment sur deux points majeurs: l'échelonnage des horaires pour récupérer ses enfants, et le programme proposé aux enfants lors du périscolaire.
Quatre temps définis pour les enfants
Actuellement, à Lyon, "le périscolaire du soir c'est deux temps: un premier temps de trois quarts d'heure, qui s'étend de 16h45 à 17h30, et un deuxième temps de 17h30 à 18h30, moins fréquenté car c'est une heure complète sans possibilité de venir chercher ses enfants de façon échelonnée", décrit Stéphanie Léger, adjointe à l'éducation de la ville de Lyon.
Toutefois, selon elle, le périscolaire est "considéré comme insatisfaisant avec des remontées de parents" jugeant le périscolaire "comme une garderie".
"C'était quelque chose qui, pour nous, ne pouvait pas continuer", explique-t-elle.
C'est en ce sens que la ville a voulu la création de la formule "PEPS", afin de proposer quatre temps bien définis pour les enfants après l'école.
"Il s'agissait de garder le même horaire, de 16h45 à 18h30, et au sein de ce temps, de proposer des activités éducatives et de loisirs aux enfants, où celui-ci aurait le temps de goûter et ensuite de faire une activité, ou alors de trouver un temps calme où il pourra apprendre ses leçons et ensuite de prendre le temps de retrouver ses parents avec l'équipe d'animation", d'après Stéphanie Léger.
Le but étant de "prendre son temps" pour l'enfant car à la suite d'une journée de six heures d'enseignement, l'écolier "a besoin de retrouver ses amis ou de se retrouver au calme, (...) On doit donc respecter le rythme de l'enfant".
Des départs échelonnés contestés
Toutefois, ces changements d'organisation ont des répercussions sur les parents. Certains contestent fermement la décision de changer l'organisation du périscolaire. Un mécontentement qu'ils ont d'ailleurs traduit par la mise en ligne d'une pétition ayant à ce jour rassemblé un peu moins de 2.000 signatures.
Le point majeur de contestation de la part des parents réfractaires aux changements du périscolaire concerne l'instauration de départs échelonnés pour les enfants.
Pour les parents d'élèves en classe de maternelle, les parents pourront désormais venir à partir de 17h45, tandis que les enfants de l'école primaire seront "récupérables" à partir de 18 heures. Une organisation qui change pour les parents: certains disent d'ailleurs que leurs enfants seront plus fatigués car ils ne pourront plus être récupérés à partir de 17h30.
"Il faut bien voir que l'activité ne sera plus de la garderie où l'enfant attend, où il est pressé de prendre son goûter mais ne fait pas d'activité. Là, il aura une vraie activité de qualité avec des activités manuelles, sportives, culturelles etc", rétorque l'adjointe à l'éducation de la ville de Lyon.
Et comme "il va trouver son rythme, l'enfant sera en réalité moins fatigué et plus disponible à rejoindre sa famille, notamment s'il a appris ses leçons: il n'y aura donc plus cette précipitation de rentrer à la maison pour bien vérifier si les devoirs ont été faits", continue-t-elle.
"Notre projet n'est pas de la garderie", assure Stéphanie Léger, qui avance que la volonté des autres parents était d'obtenir "plus de souplesse dans la façon dont ils récupèrent les enfants, sans venir à des heures très fixes mais plutôt de façon échelonnée".
La mairie prône le "dialogue avec les parents"
Autre point de crispation pour les parents, l'aspect du choix qui sera laissé aux enfants sur l'activité périscolaire à entreprendre, par exemple en optant soit pour la "tranqui-bulle" (un moment dédié à la détente de l'enfant), soit pour "le temps des copains" (un moment davantage dédié à l'amusement entre amis) qui doivent tous deux se dérouler à 17 heures.
"Un enfant peut être relativement autonome notamment en CM1 ou CM2. Je crois qu'il y a le dialogue avec les parents, puis celui avec les animateurs. Le fait que les parents puissent dialoguer avec les animateurs fait qu'ils pourront dire à ces derniers: "je préfère que mon enfant ait appris ses leçons", juge l'élue.
Les parents pourront donc donner des consignes aux animateurs afin de ne pas laisser la totalité du choix à l'enfant. Des conseils qui pourront aussi être prodigués par l'enseignant, assure l'adjointe à la mairie de Lyon.
Enfin sur la question du prix à payer pour les parents, l'adjointe explique que celui-ci va changer car "c'est une période unique avec jusqu'à 1h45 possibles d'activités". D'après nos confrères de la Tribune de Lyon, le coût d’un forfait "mini" est estimé à un prix allant d'un euro à 21 euros par mois selon le quotient familial, tandis qu'un forfait maxi coûtera de deux à 42 euros mensuels.
"Dans un souci de justice sociale, la tarification restera calculée en fonction du quotient familial municipal, elle sera progressive en fonction du revenu des parents", précisait la mairie.