Lyon: une conférence abordant le conflit israélo-palestinien annulée pour "raisons de sécurité"

Un piéton passe devant l'entrée fermée de l'université Lyon 2 à Lyon, le 14 mai 2018, après l'annulation de la première journée d'examens de l'établissement (image d'illustration). - JEFF PACHOUD
Une annulation pour des "raisons de sécurité". Alors que devait se tenir à l'université Lumières Lyon 2, ce jeudi 1er février, une conférence nommée "Crimes de guerre, crimes contre l'humanité, génocide? Israël au tribunal!", la direction a décidé de l'annuler.
Dans un communiqué, elle explique qu'il s'agit d'une décision prise "sur demande de la préfecture ce jour et pour des raisons de sécurité".
L'université avait validé la conférence
Pour cette conférence, organisée à l'initiative du syndicat Solidaires et du collectif Palestine 69, Me Gilles Devers, avocat au barreau de Lyon avait été invité par les étudiants. Ce dernier devait évoquer notamment les dépôts de plaintes devant la justice internationale.
Au départ, la hiérarchie de l'université avait accepté la tenue de cette conférence au titre du "respect du cadre réglementaire, qui permet à toute organisation étudiante de proposer des conférences ou tables rondes dans ses locaux".
Mais quelques jours après l'annonce de cette dernière, Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, avait également demandé son annulation. Dans un courrier, il dénonçait "une provocation".
L'université épinglée en octobre
En octobre dernier, l'université avait été sommée de s'expliquer quant à la présence lors d'une conférence de Mariam Abou Daqqa, militante du Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP). Une organisation qualifiée de terroriste par l'Union européenne.
Requise par l'université et après les interventions de la préfecture et d'élus, son "absence" à cette conférence intitulée "Colonisation et apartheid israélien, quel avenir pour les Palestiniens", n'avait pas été respectée.
Après les faits, Laurent Wauquiez entendait "suspendre ses coopérations" financières avec Lyon 2 s'il n'obtenait pas l'assurance que "cette prise de parole inacceptable ne s'est pas produite avec le consentement même tacite de l'université".