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Lyon: un porte-parole des Remparts condamné pour avoir organisé une manifestation interdite

La balance d'une statue de la déesse de la Justice, au Palais de Justice de Rennes, le 19 septembre 2017

La balance d'une statue de la déesse de la Justice, au Palais de Justice de Rennes, le 19 septembre 2017 - LOIC VENANCE

Sinisha Milinov, porte-parole des Remparts, a été condamné ce mardi à des amendes pour l'organisation et la participation à une manifestation interdite en marge de la dernière édition de la Fête des Lumières.

Le porte-parole des "Remparts", groupuscule d'ultradroite à Lyon, a été condamné mardi à des amendes d'un total de 800 euros pour organisation et participation à une manifestation interdite en marge de la dernière édition de la Fête des Lumières, a appris BFM Lyon.

800 euros d'amende

Le 16 mai, devant le tribunal correctionnel lyonnais, le parquet avait requis contre Sinisha Milinov, 21 ans, des amendes de 1000 et 300 euros pour avoir organisé et participé à la marche. Il devra finalement verser respectivement 500 et 300 euros.

Le 8 décembre 2022, la préfecture du Rhône avait pris un arrêté d'interdiction de la marche "Lugdunum sum", organisée par la mouvance d'ultradroite lyonnaise. La manifestation devait suivre la procession traditionnelle du diocèse de Lyon à l'occasion de la fête de la Vierge Marie qui a donné naissance à la Fête des Lumières.

"Quel que soit son engagement politique, le sien ne peut pas se situer au-dessus des lois. Il ne s'agit pas d'un procès politique", avait estimé à l'audience le procureur de la République Alain Grellet.

"N'ai-je pas le droit de faire perdurer la tradition?"

Selon le magistrat, Sinisha Milinov avait appelé "ses sympathisants à le rejoindre" en infraction avec l'arrêté préfectoral. Le procureur avait rappelé que le militant identitaire avait répondu à une interview télévisée le soir des faits, en justifiant cette marche.

"N'ai-je pas le droit de faire perdurer la tradition? J'ai envie de me greffer aux pèlerins, au diocèse et participer", avait déclaré Sinisha Milinov.

Tempes rasées, moustache, cravate, le prévenu avait contesté avoir organisé la procession, tout en reconnaissant jouer le rôle de porte-parole des Remparts. Selon sa version, il aurait simplement participé à la procession du diocèse, à titre strictement individuel.

"Personnellement, je n'ai pas le droit de manifester ?", s'était-il interrogé à l'audience, démentant avoir eu connaissance d'une banderole dépliée lors de la manifestation interdite.

Sinisha Milinov, qui affirme être devenu le porte-parole des "Remparts" car "sollicité par les médias", se présente comme étudiant en licence d'histoire. "Au-dessus des lois, il y a les traités internationaux. La liberté d'expression transcende tout", avait plaidé en défense Me Pierre-Vincent Lambert.

Selon l'avocat, l'arrêté préfectoral n'avait pas justifié du risque de trouble à l'ordre public. "Depuis 2015, l'interdiction est systématique pour des motifs stéréotypés", avait conclu le conseil.

Lucie Nolorgues avec J.V. avec AFP