Lyon: les agents de nettoyage de la gare de Perrache en grève depuis plus de 50 jours

Le cap est franchi. Les agents de nettoyage de la gare de Lyon-Perrache ont dépassé les cinquante jours de grève. Alors que les déchets s'amoncellent jusque dans les escalators, la sortie de crise ne semble toujours pas en vue.
Les 22 agents chargés de l'entretien de la gare ne se sont pas vu proposer de solution. Leur employeur, la société Arc-en-Ciel, et la Métropole, qui a choisi de changer de sous-traitant au profit d'une entreprise d'insertion sociale, se renvoient la balle.
Passe d'armes
L'entreprise de nettoyage affirme ne pas être en mesure de reclasser les actuels employés, qui se retrouveront sur le carreau le 31 décembre prochain, mais également de payer leurs indemnités de licenciement, estimées à 180.000 euros.
Les grévistes réclament donc un geste à la Métropole, à laquelle ils demandent de s'acquitter de ces indemnités. Mais cette dernière refuse, au motif qu'elle n'emploie qu'indirectement ces salariés.
Bertrand Artigny, vice-président aux finances de la Métropole, a par ailleurs déclaré, dans les colonnes de nos confrères du Progrès, "qu'il n'y aura aucun problème pour que ces personnes retrouvent un emploi" dans leur domaine de compétences.
La Métropole de Lyon s'était déjà défendue dans un communiqué la semaine dernière. Dans ce texte, la collectivité se dégageait de toute responsabilité concernant cette situation et fustigeait le groupe TMC2 Holding, unique actionnaire de l'entreprise Arc-en-Ciel.
Statu quo
Les grévistes avaient quant à eux reçu dans le même temps la visite et le soutien de la députée (LFI) du Val-de-Marne Rachel Kéké, figure de la lutte des femmes de chambre de l'hôtel Ibis des Batignolles avant son entrée en politique.
La Métropole a envoyé un courrier au préfet du Rhône pour lui demander d'agir face à l'état de la gare, jugé "insupportable" et dont elle estime qu'elle présente des risques sanitaires.
Alors que la fin de la contestation ne semble pas se dessiner, une opération de nettoyage a été organisée la semaine dernière par le maire (LR) du 2e arrondissement, Pierre Olivier, dont les effets ne sont déjà plus visibles.