Lyon: le Crous fait payer les gobelets et couverts jetables, l'Unef dénonce la mesure

Gobelets, sacs, assiettes, depuis le 19 septembre, les étudiants qui mangent dans les cafétérias du Crous de Lyon payent leurs couverts jetables.

50 centimes le gobelet en papier, idem pour les assiettes en carton et les fourchettes en bois. Depuis le 19 septembre, le Crous de Lyon fait payer les couverts jetables. Une décision qui fait réagir sur les campus.

Car multiplié par autant de repas, cela fait vite une belle somme pour des étudiants déjà précaires. "C'est dommage parce qu'on sait que la tendance actuelle, c'est que les étudiants sont dans le besoin. Je pense que c'est totalement inapproprié de faire payer les gobelets et les couverts", réagit Lenzo, étudiant, au micro de BFM Lyon.

Un avis partagé par un autre étudiant. "Je sais que ça va en gêner pas mal qui aimaient bien prendre leur café à la pause (...) c'est un prix, c'est sûr que ça va faire réfléchir à deux fois avant de prendre un café ou tout autre boisson", estime Lou.

Le matériel jetable, bientôt interdit

Et c’est justement l’objectif du Crous, que les étudiants anticipent et viennent avec leurs propres couverts. Car au 1er janvier 2023, il sera interdit à tous les établissements de restauration de fournir du matériel jetable.

"On veut véritablement une incitation de tous nos usagers à venir avec du réemployable puisque de toute façon, nous y seront obligés. Donc ils ont le choix, soit ils viennent avec leur propre matériel et auquel cas il n'y a que le prix de la denrée qui leur est facturé, soit ils font le choix de payer pour avoir du jetable", explique Muriel Baldi, directrice-adjointe du Crous de Lyon.

Le Crous propose également un kit complet de couverts réutilisables à prix coûtant, soir 13€80.

Une démarche "qui précarise" les étudiants

Mais pour le syndicat Unef, ce n’est pas aux étudiants de payer. "Sous couvert d'une démarche écologique, le Crous met en place des mesures qui précarisent des étudiants, alors même que c'est le seul service public qui est destiné à lutter contre la précarité étudiante", note Manon Moret, secrétaire générale de l'Unef Lyon.

Pour cette dernière, c'est justement le Crous qui est censé permettre aux étudiants d'avoir une restauration à bas coût, grâce à la tarification sociale.

En 2021, ce sont 23 tonnes de jetable que le Crous a mis à la poubelle. Il espère réduire ce chiffre à 5 tonnes en 2022.

Amélie Duchampt et Alicia Foricher