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Lyon: la droite demande à Étienne Blanc de quitter la présidence du groupe, après ses propos controversés sur Vichy

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Dans un communiqué publié ce vendredi, les élus municipaux du groupe "Droite, centre et indépendants" ont demandé la démission d'Etienne Blanc, après ses propos controversés sur la question de la "protection" des Juifs sous le régime de Vichy.

Etienne Blanc est au pied du mur. Dans un communiqué diffusé ce vendredi, les deux maires de droite du 2e et 6e arrondissement de Lyon, Pierre Oliver (LR) et Pascal Blache (Divers droite), ont demandé la démission de leur chef au conseil municipal, après ses propos controversés sur la "protection" qu'aurait apporté Pétain aux Juifs en signant l'armistice, lors de la Seconde Guerre Mondiale.

"Les propos rapportés dans le JDD sont condamnés à l’unanimité par les membres du groupe. Lors de la réunion du jeudi 4 novembre, un certain nombre de demandes ont été formulées. Face à l’absence de volonté d’y répondre, force est de constater qu’un différend irréconciliable oppose le président du groupe et la grande majorité de ses membres (...) Aussi nous demandons à Etienne Blanc de se retirer immédiatement de la Présidence du Groupe Droite centre et Indépendants", écrivent les deux élus dans leur message.

Des propos sur Pétain jugés "révisionnistes"

Dans une interview accordée au journal le JDD dimanche dernier, le sénateur et ex-candidat LR aux élections municipales à Lyon en 2020 avait réagi aux propos d'Eric Zemmour sur le maréchal Pétain et le régime de Vichy. Il a d'abord rappelé que "les décrets de Pétain sont clairement antisémites" avant de s'interroger: "est-ce qu’en signant l’armistice on n’a pas donné aux Juifs les moyens de protection qui, pendant deux ans, permettaient de fuir le régime nazi? Moi, je ne peux pas répondre."

Des propos qui ont fait réagir à gauche comme à droite. "On se désolidarise des propos d’Etienne Blanc qui nous ont heurtés. Ce n’est pas notre ligne", ont déclaré les deux maires de droite Pierre Oliver et Pascal Blache dans les colonnes du Progrès.

Le groupe de l'ancien maire de Lyon Georges Képénékian, "Progressistes et républicains", s'est également fendu d'un communiqué pour condamner les propos d'Etienne Blanc: "À l’heure où le zèle de la France de Vichy concernant les lois et décrets quant au statut et au devenir des juifs en France n’est plus à démontrer. A l’heure où des documents prouvent que le Maréchal Pétain a personnellement durci des lois rédigées contre les juifs, de tels propos sont plus que jamais inadmissibles".

Un soutien de Michel Barnier... mais attiré par Eric Zemmour

De con côté, Etienne Blanc, a tenté de désarmorcer la polémique en répondant sur Twitter que "Les grossiers sous entendus de Georges Képénékian me prêtant de pseudo pensées 'révisionnistes' sont proprement absurdes (...) tant j’ai toujours exécré ce qui ressemble de près ou de loin à l’antisémitisme".

Avant ces propos, le sénateur Etienne Blanc avait déjà commencé à diviser au sein de son propre camp. Il avait publiquement affirmé soutenir le candidat LR à la présidentielle Michel Barnier lors du prochain congrès des Républicains le 6 décembre, tout en affirmant soutenir des idées d'Eric Zemmour, notamment sur le "Grand remplacement".

Sur BFM Lyon le 14 octobre dernier il avait notamment déclaré: "Je pense que Les Républicains doivent mettre au cœur du débat politique les thématiques que pose Éric Zemmour".

Pour l'heure, Etienne Blanc n'a pas réagi publiquement à sa demande de démission.

Louis Chahuneau