Lyon: l'homme accusé d'avoir tué et jeté une escort-girl dans le Rhône en 2019 acquitté

La balance de la Justice (illustration) - LOIC VENANCE / AFP
La cour d'assises n'aura donc pas suivi les réquisitions de l'avocat général, qui demandait une peine de 25 ans de réclusion criminelle. L'homme accusé d'avoir tué et jeté dans le Rhône une escort-girl en octobre 2019, à Lyon, a été acquitté ce vendredi.
Alassane S., va dans un premier temps retourner à la maison d'arrêt de Corbas, où il séjournait dans le cadre de sa détention provisoire, afin que l'administration pénitentiaire procède à une levée d'écrou. L'homme de 42 ans sera ensuite libéré. Il dispose d'un délai de six mois pour formuler une requête d'indemnisation.
Tout sourire, l'accusé a chaleureusement remercié son avocat, Me Jean-Hubert Portejoie. Ce dernier avait plaidé l'acquittement.
"C'est ça la justice"
"Il n’existe pas la moindre preuve de culpabilité contre notre client qui, détenu depuis quatre ans, conteste vigoureusement les faits", avaient insisté Me Jean-Hubert Portejoie et ses confrères au Progrès à l'ouverture du procès.
La décision du tribunal ne signifie pas nécessairement la fin de cette séquence judiciaire pour Alassane S, puisque l'avocat général peut encore faire appel. Il dispose pour cela d'un délai de dix jours.
La famille d'Anne-Laure C., la victime, a immédiatement quitté la salle après l'énoncé du verdict. "C'est ça la justice", a soupiré le père de la jeune femme.
"Mort violente avec intervention d'un tiers"
Le corps d'Anne-Laure C. avait été repêché dans le Rhône, à hauteur du pont Gallieni, dans le 7e arrondissement.
Lorsque les policiers la retrouvent, ses pieds et ses poings sont liés avec du film plastique et un cordon électrique.
Constatant que l'étudiante de 23 ans a été transpercée par un objet pointu et tranchant de la nuque à la gorge, le médecin légiste conclut à une "mort violente avec intervention d'un tiers".
Un non-lieu en faveur de la compagne de l'accusé
Au mois de novembre, Alassane S., le dernier client d'Anne-Laure C., est interpellé avec sa compagne. Tous deux sont mis en examen.
C'est finalement seul que ce vendeur ambulant, habitué des marchés lyonnais, s'est installé ce vendredi sur le banc des accusés, sa femme ayant bénéficié d'un non-lieu.
S'il a toujours nié le meurtre, Alassane S. reconnaît qu'il fréquentait l'étudiante et avait pris rendez-vous avec elle le jour de sa disparition
Bornages téléphoniques, images de vidéosurveillance, achat de produits ménagers: l'avocat général pensait s'appuyer sur un "faisceau d'éléments" suffisant pour faire condamner le quadragénaire. Le tribunal en a décidé autrement.