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Lyon: 25 ans de réclusion requis contre l'homme accusé d'avoir tué puis jeté une escort-girl dans le Rhône

Photo d'illustration.

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Le quadragénaire, dernier client de la victime, avait été interpellé plusieurs semaines après la découverte du corps. Arguant que les preuves sont insuffisantes, son avocat plaide l'acquittement.

Le faisceau d'indices "converge vers lui". C'est du moins ce dont est convaincu l'avocat général. Si bien que le parquet a requis ce vendredi une peine de 25 ans de réclusion criminelle à l'encontre de l'homme suspecté d'avoir tué une escort-girl à Lyon.

Les faits datent d'octobre 2019. Après plusieurs jours de recherches, le corps d'Anne-Laure C. est repêché dans le Rhône, au niveau du pont Gallieni, dans le 7e arrondissement. Les pieds et ses poings de la jeune femme de 22 ans sont liés avec du film plastique et un cordon électrique.

Le lendemain, un médecin légiste pratique une autopsie sur le corps de la victime. De ses observations, il déduit une "mort violente avec intervention d'un tiers".

Une seule personne sur le banc des accusés

Le mois suivant, un homme aujourd'hui âgé de 42 ans, Alassane S., est interpellé avec sa compagne. Il s'avère être le dernier client à avoir approché l'escort-girl pour bénéficier de ses services. Les deux suspects sont mis en examen pour le meurtre de celle qu'on surnommait "Kitty".

Mais, ce vendredi, seul Alassane S. comparaît sur le banc des accusés, sa femme ayant bénéficié d'un non-lieu.

Si l'avocat général estime que la cour et les jurés doivent entrer en voie de condamnation contre lui, c'est d'abord parce que le téléphone de la victime a borné au domicile d'Alassane S. Et que le portable a précisément cessé d'émettre au domicile de ce dernier.

"Frénésie du ménage"

Dans son réquisitoire, l'avocat général fait également remarquer qu'Alassane S. a quitté son domicile peu après la disparition d'Anne-Laure C. À 3h45, sa femme l'appelle. Son téléphone borne rue de Marseille.

Peu après, un homme de la corpulence du suspect est repéré par les caméras de vidéosurveillance du quartier. Il pousse un chariot ressemblant en tout point à celui qu'Alassane S. utilise pour son activité de vente ambulante sur les marchés lyonnais. 

Autre élément suggérant la culpabilité de l'accusé: la "frénésie du ménage" dont le quadragénaire est pris le jour de la disparition de la jeune femme. Ce jour-là, Alassane S. se procure de grandes quantités de produits ménagers, rappelle l'avocat général.

Verdict en fin de journée

De l'avis de Me Jean-Hubert Portejoie, rien de tout cela ne tient. L'avocat d'Alassane S. a plaidé pour l'acquittement de son client.

"Il n’existe pas la moindre preuve de culpabilité contre notre client qui, détenu depuis quatre ans, conteste vigoureusement les faits", avaient insisté ce dernier et ses confrères au Progrès à l'ouverture du procès.

Le verdict du tribunal est attendu ce vendredi en fin de journée.

Lucie Nolorgues avec Florian Bouhot