Lyon: des projets retardés après la hausse du budget d'investissement de 147 millions d'euros

La facture explose. À Lyon, la municipalité voit son plan pluriannuel d'investissements être revu à la hausse. Le budget, initialement établi à 1,25 milliard d'euros, a été réévalué à 147 millions d'euros supplémentaires. Cette hausse doit être abordée ce jeudi en conseil municipal.
Des surcoûts liés aux travaux
Face au surcoût, l'équipe de Grégory Doucet est contrainte de faire des choix. Tous les projets ne pourront pas être réalisés dans l'immédiat.
"Des études plus précises nous montrent des chiffres souvent plus importants que ceux qui avaient été donnés initialement, soit car on ne connaissait pas encore assez bien le projet, soit parce qu'il y a eu une augmentation très forte des prix du fait de l'inflation", explique Audrey Hénocque, première adjointe à la ville de Lyon en charge des finances à BFM Lyon.
"On a regardé les opérations qui ne pourront pas se faire sur ce mandat car on n'a pas encore le foncier ou que ce sont des projets à très long terme, et on les a enlevées", précise l'élue écologiste.
Parmi les projets qui vont être repoussés, plusieurs écoles dont une "où la démographie du quartier ne sera pas aussi importante que prévue", selon Audrey Hénocque, ou encore l'école Nérard dont les matériaux ont créé un surcoût important. Des frais de dépollution ont aussi augmenté la facture au niveau de l'école Ginkgo dans le 7e arrondissement, qui portera le nom de Wangari Maathai.
"Ce sont vraiment des travaux qui coûtent plus cher aujourd'hui et quand on a constitué la programmation des investissements, on s'est basé sur des estimations des services qui parfois dataient de plusieurs années [...] Elles étaient vraiment obsolètes", considère la première adjointe.
Des choix critiqués par l'opposition
L'opposition municipale considère que certains projets ont été trop gonflés tandis que certaines initiatives ont été lésées. "On en a tous envie d'avoir quelque chose encore mieux que ce qui est prévu, d'avoir encore plus d'espaces verts, de locaux, etc., mais le rôle du politique c'est d'arriver à définir des priorités et visiblement, la machine s'est emballée", déplore Laurence Croizier, conseillère municipale élue dans le 6e arrondissement (Droite, centre et indépendant).
Laurence Croizier estime que tous les arrondissements ne sont pas logés à la même enseigne. Dans le 6e, c'est notamment une crèche qui ne sortira pas de terre.
"Nous n'avons pas du tout été associés aux éléments à sabrer dans nos propres arrondissements. Ce qui est quand même un peu détestable car il n'y a pas deux niveaux d'habitants. Il n'y a pas des habitants du 2e et du 6e et des autres habitants qui seraient plus méritants et dont les élus auraient le droit de s'exprimer", fustige-t-elle.
La ville de Lyon assure que tous les projets seront menés mais qu'il faudra parfois attendre le prochain mandat.