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Les renforts de policiers promis par Darmanin sont arrivés à Lyon, les syndicats restent insatisfaits

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Les services de l'État assurent que les chiffres promis par le ministre de l'Intérieur ont été dépassés, ce que contestent les syndicats, qui dénoncent entre autre un nombre de départs d'agents plus important que les effectifs arrivés à Lyon.

C'était une promesse du ministre de l'Intérieur en 2020: l'arrivée de renforts de 300 policiers sur trois ans pour lutter contre les infractions et l'insécurité dans la métropole lyonnaise. Une promesse aujourd'hui tenue, à quelques effectifs près, puisque 280 policiers ont été affectés à la sécurité publique à Lyon entre fin 2020 et 2023.

Pour les services de l'État, la réalité a même dépassé les annonces faites par Gérald Darmanin.

"Ce sont plus de 680 effectifs qui sont arrivés sur la circonscription de Lyon depuis les trois dernières années. En sécurité publique, plus de 280 effectifs", détaille au micro de BFM Lyonn la préfète déléguée à la sécurité, Juliette Brossart Trignat. "Sont arrivés également, de l'ordre de 120 effectifs, des CRS au titre du programme national de sécurité renforcée. Et nous avons vu également arriver récemment 140 effectifs de la CRS 83, de nouvelle génération."

Les syndicats sceptiques

Si pour les services de l'État, les chiffres sont là, les syndicats de police demandent encore des comptes. Car ces 260 CRS mentionnés par la préfète déléguée à la sécurité sont affectés à la région, et non uniquement à la métropole de Lyon.

Ils sont donc déployés sur un territoire beaucoup plus large et n'assurent pas les missions de sécurité publique du quotidien, notamment répondre aux appels 17 lorsqu'il faut intervenir notamment pour des faits d'agression ou de cambriolage. Un point sur lequel les renforts de police étaient justement très attendus par les agents.

Les syndicats soulignent par ailleurs un nombre important d'agents non remplacés, ce qui fait que les effectifs présentés par le ministre de l'Intérieur comme des "renforts" ne viennent finalement que prendre la place d'agents qui sont partis.

"Le souci, c'est que dans ce même temps, ces 300 effectifs sont arrivés sur quatre années, quasiment, échelonnées. Et dans ces quatre années, on a perdu également 600 fonctionnaires sur Lyon", détaille Christophe Pradier. "Ce qui fait que ces 300 effectifs, ils ne sont pas 'en plus', ils ont simplement remplacé la moitié des effectifs qui sont partis."

"Aujourd'hui, concrètement, en police-secours dans la CSP de Lyon, les gens qui sont affectés dans la sécurité au quotidien des Lyonnais, sont les effectifs de 2.600 fonctionnaires", conclut Christophe Pradier, secrétaire départemental UNSA Police.

En septembre dernier, le maire de Lyon Grégory Doucet avait saisi le tribunal administratif de Lyon pour connaître le nombre de policiers nationaux en poste dans sa ville. Face à quoi la préfecture s'était défendue, assurant déjà que l'objectif fixé par le ministre de l'Intérieur avait été atteint.

Lucie Nolorgues avec Laurène Rocheteau