"La situation s'est encore aggravée": le barreau alerte sur la surpopulation carcérale de Lyon-Corbas

Après une visite des délégués du bâtonnier à la prison de Lyon-Corbas le 13 mai dernier, le barreau dénonce dans un communiqué publié ce mardi 10 juin une aggravation de la surpopulation carcérale déjà dénoncée l'année dernière.

Le barreau de Lyon s'alarme dans un communiqué publié ce mardi 10 juin de la surpopulation carcérale à l'établissement pénitentiaire de Lyon-Corbas. Les avocats dénoncent régulièrement cette situation. Le 13 mai dernier, les délégués du Bâtonnier s'y sont à nouveau rendus pour constater l'ampleur du phénomène et son évolution. "Moins d’un an plus tard, la situation s’est encore aggravée", déplorent le barreau.

Au 1er mai 2025, près de 1.218 personnes étaient détenues dans cette prison pour 678 places, soit un taux d’occupation de près de 180%. Le quartier des femmes atteint à lui seul un taux de plus de 200%, avec 121 femmes incarcérées pour seulement 60 places.

"L’administration a indiqué que le nombre de personnes incarcérées avait augmenté de 13 % en un an et que certaines cellules avaient pu accueillir jusqu’à cinq personnes il y a quelques semaines, ce qui n’avait jamais été rencontré depuis l’ouverture de la maison d’arrêt", poursuivent les avocats.

180 personnes dorment au sol

Face à l'encombrement des cellules occupées par trois personnes, des matelas doivent être installés au sol. Selon l'établissement, 180 détenus dormaient par terre. Les délégués signalent que des cellules conçues pour les personnes à mobilité réduite accueillent jusqu'à quatre détenus.

Les chiffres communiqués par le barreau témoignent également du fait que les entrées en prison ne compensent pas les remises en liberté. "À ce jour, une soixantaine de personnes est écrouée chaque semaine, contre seulement une quarantaine de sorties. L’effectif des personnes détenues augmente donc d’une vingtaine par semaine", poursuit-il.

Le barreau conclut son communiqué en réclamant à "l'ensemble des acteurs publics, responsables politiques, administratifs et judiciaires", des mesures pour "mettre fin à cette surpopulation dans le respect des droits fondamentaux et de la dignité des personnes détenues".

Florent Bascoul