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La région Auvergne-Rhône-Alpes veut expérimenter des scanners corporels à l'entrée des lycées

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La région souhaite mettre en place de nouveaux outils pour sécuriser les lycées comme des scanners corporels et de la vidéosurveillance algorithmique. Ce jeudi, les élus ont voté pour faire cette demande au gouvernement. Une décision qui divise le corps enseignant.

"Les lycées doivent être des lieux de la plus grande protection". Pour y parvenir, Fabrice Pannekouche, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes veut pouvoir expérimenter de nouveaux dispositifs.

Les portiques de sécurité précédemment installés à l'entrée des lycées de la région étant désormais jugés insuffisants, l'élu propose de mettre en place des scanners corporels et de la vidéosurveillance algorithmique.

Ce jeudi 26 juin, les élus locaux ont approuvé une demande destinée au gouvernement afin d’obtenir l’autorisation de ces dispositifs. "En France, lorsqu’on prend l’avion, personne ne se demande si passer sous un scanner est acceptable ou non, on le fait tout simplement", justifie le président.

La mesure, chiffrée à plusieurs milliers d'euros pour la mise en service de chaque scanner, ne convainc pas forcément les personnels de l'éducation, inquiets notamment d’un ralentissement à l’entrée des élèves.

"Ce n'est pas une prison"

Gérard Heinz, proviseur d'un lycée du Rhône et membre du SNPDEN, syndicat des personnels de direction, explique que "tout dispositif qui ralentit le flux est en soit une mise en danger".

"Dans ce collège en Haute-Marne, on se rappelle que l'agression -mortelle d'une assistante d'éducation- a eu lieu sur la voie publique, sur le parvis devant le collège en présence de gendarmes, ce n'est donc pas le lieu approprié pour créer du sur-risque par rapport à l'entrée des élèves", estime-t-il.

Dans certains lycées lyonnais, d’autres dispositifs ont déjà été adoptés. Les élèves doivent badger à l’entrée, tandis qu’un membre du personnel surveille en temps réel les images des caméras de surveillance. Du côté des parents d’élèves, ce dispositif est jugé nécessaire, mais suffisant.

"J'estime qu'il doit y avoir un juste milieu. L'école est certes un sanctuaire, mais ce n'est pas une prison", rappelle Sandra Buteau Besle, présidente FCPE AURA et co-Présidente FCPE Rhône

Pour le syndicat, la priorité devrait être donnée à un renforcement des moyens humains, notamment en recrutant davantage de psychologues et d’infirmiers scolaires. Il appelle à mettre l’accent sur la prévention plutôt que sur la répression.

Arthur Blet avec Julie Benmoussa