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Insécurité à Lyon: la mairie a déployé "17 caméras" sur les 30 supplémentaires demandées par la police

Vue de la ville de Lyon (image d'illustration).

Vue de la ville de Lyon (image d'illustration). - Jeff Pachoud

Accusée en conseil municipal par l'opposition de ne pas se soucier assez de la sécurité des Lyonnais, la majorité a assuré avoir répondu à la demande de l'Etat de déployer plus de caméras de surveillance.

C'est une question source de tension entre la municipalité de Lyon et le ministère de l'Intérieur. Alors que Gérald Darmanin a récemment reproché à Grégory Doucet d'ignorer la demande du préfet du Rhône de renforcer la sécurité dans les rues de Lyon, la question du nombre de caméras de surveillance dans la ville a de nouveau fait surface ce mardi lors du conseil municipal.

Charles-Franck Lévy, conseiller municipal du groupe d'opposition "Pour Lyon", a notamment accusé la majorité de ne pas donner "à la police les moyens d'agir". "Malgré le plébiscite de cet outil par nos forces de l’ordre, vous persistez à nier son efficacité, l’opposition systématique entre caméras et moyens humains est d’un autre temps, tant il est évident que l’un et l’autre sont liés", a-t-il déclaré lors d'une prise de parole.

Des accusations auxquelles a vite répondu Mohamed Chihi, adjoint à la mairie en charge de la Sûreté, de la sécurité et de la tranquillité.

"À aucun moment, nous n’avons tourné le dos à la vidéo-surveillance, à aucun moment, nous faisons en sorte de ne pas faire appel à cet outil. La seule chose que nous disons depuis le départ, c’est que nous souhaitons évaluer ce dispositif pour accroître son efficacité, et notamment son déploiement."

17 caméras déployées

L'élu écologiste a assuré que la municipalité a entendu et répondu aux demandes des commerçants concernant la sécurité, et surtout à la demande de l'Etat d'installer plus de caméras de surveillance dans certains secteurs de Lyon.

"Nous avons eu une demande de 30 supplémentaires de la part des services de la police nationale, et nous avons répondu à une majorité d'entre elles", a déclaré Mohamed Chihi, ajoutant que 17 nouvelles caméras avaient été déployées.

Il a ajouté que les caméras qui n'avaient pas été installées concernaient des équipements liés aux manifestations. "Nous avons absolument besoin de travailler avec la préfecture sur le trajet des manifestations, pour que ces trajets empruntent des lieux vidéo-surveillés."

Contactée par BFM Lyon, la préfecture du Rhône affirme avoir recensé, après recomptage, seulement quatre nouvelles caméras sur les 29 demandées par la Direction départementale de la sécurité publique. De son côté, la ville explique que 17 caméras ont bien été installées, certaines ont simplement été redéployées.

"Une partie des caméras mobiles ont été récupérées dans des secteurs où les problématiques ont été réglées, et pour le redéploiement des caméras fixes, on a fait un benchmark sur un an et récupéré celles qui n’avaient jamais été regardées", a expliqué Mohamed Chihi à nos confrères de Lyon Capitale.

Une explication qui ne plaît pas à l'opposition, qui accuse la municipalité de "déshabiller Pierre pour habiller Paul".

Trois fois moins de caméras qu'à Marseille

Lors de sa visite à Lyon le 9 septembre dernier, le ministre de l'Intérieur avait notamment comparé Lyon à la ville de Marseille, qui dispose de plus de 1.600 caméras de surveillance, soit plus de trois fois plus que Lyon.

Une comparaison réitérée ce mardi par l'opposition du groupe "Pour Lyon", qui juge le nombre de caméras "très insuffisant" à Lyon. Mais la comparaison avec la cité phocéenne n'est pas passée auprès de la majorité.

"C'est oublier que Marseille est cinq fois plus étendue que Lyon, un territoire qui est bien plus large, et qui appelle nécessairement à un autre nombre de caméras, et qui justifie que ce nombre plus important", a répondu Mohamed Chihi. "Rappelons que Lyon est très dense, et que sur un très petit territoire, environ 50 km², nous avons déjà 571 caméras."

L'adjoint au maire a également rappelé que la mairie a formulé une demande "en direction de monsieur le ministre de l'Intérieur, à savoir d'augmenter nos effectifs", expliquant qu'il est important "d'avoir de la police bien déployée sur le territoire".

Lors de sa visite au début du mois de septembre, Gérald Darmanin avait assuré que la demande de la municipalité de 300 policiers supplémentaires sur trois avait été accordée et serait complétée d'ici la fin du mois d'octobre.

Laurène Rocheteau