Incendie à Vaulx-en-Velin: les sinistrés relogés dans un internat en attendant une solution pérenne

38 familles sont temporairement installées dans l'internat d'un lycée de Villeurbanne, en attendant une solution pérenne. En attendant, elles peuvent compter sur un important élan de solidarité.

"Il faut à la fois accompagner tout de suite et préparer le relogement." Avec ces quelques mots, Hélène Geoffroy, la maire de Vaulx-en-Velin résume la complexité de la tâche qui incombe tout à la fois à sa ville, à la métropole de Lyon et aux services de l'État.

Quatre jours sont passés depuis l'incendie qui a ravagé un immeuble d'habitation et coûté la vie à dix personnes. Quatre autres personnes, grièvement blessées par les flammes ou les fumées, s'avancent vers un long combat. Il en va de même pour les 38 familles de sinistrés qui ont échappé aux blessures corporelles.

"Nous les avons accompagnées, d’abord dans un lieu d’hébergement pour le week-end, puis maintenant dans l’internat d’un lycée", a retracé Hélène Geoffroy ce mardi matin sur l'antenne de RMC.

"C'était cramé, totalement"

L'établissement est basé dans la commune limitrophe de Villeurbanne. Osama, ses cinq frères et sœurs et ses parents y ont trouvé refuge lundi, "dans un dortoir", "bien réchauffé".

"On a tout ce dont on a besoin: les vêtements, les couvertures, le lit, tout ça", condense le jeune homme de 16 ans au micro de BFM Lyon.

Le même jour, ses parents ont pu remettre les pieds dans leur appartement, pour la première fois depuis le sinistre. L'occasion de "récupérer des affaires, les papiers, les portables". À leur fils, ils décrivent un "lieu tout noir": "Dans l'escalier ou dans le couloir, c'était cramé, totalement".

Les bénévoles enchaînent les allers-retours

En attendant que les services de l'État, de la ville et de la métropole de Lyon identifient des solutions de relogement pérennes, les 38 familles peuvent compter sur l'appui du monde associatif.

"Le réfectoire nous est mis à disposition. On s'occupe des petits-déjeuners, des déjeuners et des repas du soir. On fait des allers-retours (...) pour récupérer les dons triés", explique un membre du collectif "Cœur Banlieu'Zhar", mobilisé auprès des sinistrés logés entre les murs du lycée de Villeurbanne.

"On fait du cas par cas avec les familles, on demande ce dont elles ont besoin", poursuit-il. Selon le bénévole, les dons matériels ne sont plus nécessaires pour le moment, à la différence des aides financières.

Hélène Geoffroy bientôt reçue par Élisabeth Borne

Les sinistrés en quête de soutien psychologique peuvent également compter sur une cellule spécifique lancée peu après le drame, a rappelé Hélène Geoffroy ce mardi matin. "Il y a l’accompagnement des familles des disparus. Notre ville est endeuillée. Nous accompagnons les proches des victimes", assure la maire de Vaulx-en-Velin.

L'élue socialiste doit rencontrer Élisabeth Borne ce mardi en début d'après-midi. Au cours de cet échange, Hélène Geoffroy entend demander à la Première ministre l'envoi d'un contingent de policiers supplémentaires pour faire face à la problématique du trafic de drogue, bien implanté aux abords du bâtiment noirci par les flammes vendredi.

Pour autant, aucune interpellation n'a pour l'heure été réalisée dans le cadre de l'information judiciaire ouverte pour "dégradation volontaire par incendie ayant entraîné la mort". Aucun produit inflammable n’a été retrouvé sur les lieux de l’incendie non plus, comme l’a confirmé le procureur à Hélène Geoffroy.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions