"Ils sont partis en promettant de revenir": la victime de l'agression antisémite à Villeurbanne témoigne

L'homme de 26 ans qui a déposé plainte pour une agression à caractère antisémite, survenue ce vendredi 11 avril à Villeurbanne, a témoigné auprès de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Il raconte avoir été pris à partie par deux hommes alors qu'il rentrait d'une promenade avec son chien, a appris BFM Lyon.
D'après son récit, tous deux étaient masqués ou à visage dissimulé. Lorsqu'un donnait des coups, l'autre, plus loin, aurait filmé l'agression. Selon nos informations, l'un des deux agresseurs l'aurait traité de "sale juif", "sale feuj" et de "sale faf".
"J'ai du mal à me dire que c'est une coïncidence", confie l'homme à nos confrères de France 3.
"Je ne veux pas m'invisibiliser"
Pour ce dernier, le lieu et le moment choisi ne font aucun doute sur un acte prémédité. "C'est un parking, le vendredi, il y a très peu de personnes. Je disais au maire de Villeurbanne que je craignais pour ma sécurité. Je le disais aussi dans mon dépôt de plainte, ajoute-t-il. Les deux individus sont repartis en promettant de revenir, qu'ils allaient me retrouver pour me tuer".
Le jeune homme confie à BFM Lyon "craindre pour sa sécurité". Blessé, il a reçu deux jours d'interruption de travail, mais il "s'estime chanceux, au vu de la violence des faits je m'en sors bien. Ça aurait pu être pire et ça pourrait être pire".
"Je refuse de ne pas sortir avec ma kippa ou mon Étoile de David, c'est une trop grande part de mon identité. Je ne veux pas m'invisibiliser", poursuit la victime.
Dans un post publié sur X samedi 12 avril, Fabienne Buccio, la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône, a voulu assurer à la communauté juive et à ses représentants "sa détermination à lutter contre les actes antisémites et à ce que leurs auteurs ne restent pas impunis".
Les deux suspects en fuite
Au lendemain des faits, Cédric Van Styvendael, maire (PS) de Villeurbanne a "condamné", avec l'ensemble des groupes politiques de la majorité, cette "nouvelle agression antisémite".
"Cette attaque, comme celles survenues précédemment, constitue une atteinte grave à nos valeurs communes", disent-ils dans un communiqué commun.
Sur le plateau de BFM Lyon ce lundi 14 avril, l'élu explique s'être entretenu avec la victime et le dit "très choqué". "Il a peur et il se remet de ses blessures", a-t-il assuré.
À ce jour, les suspects sont toujours recherchés et une enquête est en cours pour les retrouver, notamment via l'exploitation du dispositif de vidéosurveillance de la commune. Contacté par France 3, le président du CRIF Auvergne-Rhône-Alpes, Richard Zelmati a expliqué vouloir rester "prudent, à cette heure, sur la qualification de cette agression" et suivre de près l'enquête en cours.