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Fusillade à La Duchère: l'ancien ministre Azouz Begag appelle à "raser" la barre Sakharov

L'écrivain et ancien ministre à l'égalité des chances a réagi après la fusillade dans le quartier de La Duchère en début de semaine. Selon lui, il faut raser la barre Sakharov et bâtir à la place des plus petits immeubles à taille humaine.

Invité de BFM Lyon, l'ancien ministre à la promotion de l'égalité des chances, Azouz Begag, n'a pas mâché ses mots. L'écrivain est revenu sur la fusillade de mardi dernier dans le quartier de La Duchère à Lyon. Quatre hommes ont été pris pour cible par des tirs en rafale, au pied d'un immeuble avenue Sakharov, faisant deux morts et deux blessés.

Il a notamment évoqué la situation dans le quartier de la Duchère et ciblé "l'immeuble Sakharov". "Mourir à 16 ans devant la barre Sakharov en 2022, c'est intolérable", lance l'ancien élu.

Détruire la barre, la solution?

Ce mercredi, certains habitants de La Duchère ont interpellé Grégory Doucet pour lui demander la destruction de la barre Sakharov. Une demande que partage l'ancien membre du gouvernement. "Elle est horrible cette barre (...) alors que le reste du quartier de La Duchère c’est vraiment bien fait", estime l'écrivain lyonnais.

"Il est anachronique cet immeuble, on dirait un bateau qui avance inexorablement vers l’iceberg, comme le Titanic. Il faut le détruire, le raser et surtout pas envoyer 18 millions d’euros, comme j'entends dire, pour le rénover", martèle l'homme.

"On détruit, on recommence et on bâtit des petits ensembles à hauteur humaine qui va installer du confort dans ce lieu de vie", s'imagine l'ancien politique.

La responsabilité du trafic de drogue

Ce dernier a pointé la responsabilité du trafic de drogue dans les fusillades ces derniers mois. "Il y a quelques ilots, des abcès qui ont gangréné et qui pourrissent la vie de tout le monde (...) Ce sera super dur d’arrêter ce virus, cette épidémie qui est plus grave que le Covid, car celle-là il n’y a pas de vaccin contre cette folie liée à l’argent", estime Azouz Begag.

Pour sortir de la violence dans le quartier, il estime qu'il doit y avoir plus de policiers "pour protéger des familles" car "ces dealers pourrissent la vie de tout le monde". Mais il rappelle que "personne n’a la clé magique pour régler ce problème".

"Il faut arrêter de faire les malins (...) La question n’est pas raciale, ethnique, communautaire. Le fond du problème, c’est qu’il y a beaucoup trop de jeunes qui sont persuadés que la seule façon d’être heureux dans cette société c’est de gagner un maximum de fric le plus vite possible (...) Ce n’est pas vrai", assure ce dernier.

Il fait le rapprochement entre les narcotrafiquants Brésiliens, Mexicains et les Colombiens. "Dans les favelas ils (les policiers) y vont avec des hélicoptères armés et tirent sur les narcos qui eux-mêmes leur répondent, et ça continue", explique Azouz Begag.

"J’ai envie de dire aux politiques, arrêtez de faire les malins, vous n’avez pas de solution", conclut l'écrivain.

Alicia Foricher