"Aujourd'hui, ce n'est pas le sujet": Doucet balaie les critiques sur les caméras après la fusillade à La Duchère

Le maire de Lyon s'est rendu ce mercredi matin au pied de la barre Sakharov, où deux jeunes ont été tués par balle et où deux autres ont été blessés. L'élu a souhaité apporter son soutien aux habitants et réaffirmer sa volonté de lutter contre le trafic de drogue.

C'est dans un quartier de La Duchère meurtri que s'est rendu Grégory Doucet ce mercredi, aux côtés de Mohamed Chihi, son adjoint à la sécurité. Au pied de la barre Sakharov, plus précisément, où deux jeunes de 15 et 20 ans ont été tués mardi soir au cours d'une fusillade, tandis que deux autres ont été blessés à l'"arme de guerre".

"Des événements abominables", selon le qualificatif retenu par le maire de Lyon, qui pourraient s'apparenter à un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants, d'après les premiers éléments de l'enquête portés à la connaissance de BFM Lyon.

Grégory Doucet y est venu pour témoigner de son soutien aux proches des victimes, aux habitants -"extrêmement choqués" et sous l'effet d'un intense stress- et leur annoncer le déploiement d'une cellule d'assistance psychologique. Mais aussi pour balayer les critiques contre sa gestion des questions sécuritaires, qui ont déferlé depuis les faits, notamment à l'initiative de Gérard Collomb. Son prédécesseur l'accuse "d'angélisme".

"Chiffon rouge"

Comme après chaque fusillade, la question de la vidéoprotection est venue s'inviter dans le débat. Le maire de Lyon a souhaité l'éteindre d'emblée: "La couverture caméra, aujourd'hui, ce n'est pas le sujet, a fermement rétorqué Grégory Doucet. Si certains veulent agiter le chiffon rouge encore, ils vont tomber à côté".

Car selon le maire de Lyon, les lieux, connus comme un point de deal "enkysté", sont sous couverture vidéo. Les images datant de la nuit de mardi ont d'ores et déjà été "transmises à la police".

"Le sujet, c'est une présence significative de la police nationale pour mener des enquêtes, a repris Grégory Doucet. Laissez le travail des enquêteurs se réaliser parce que ça va prendre du temps."

"Je ne me résous pas à un tel niveau d'insécurité"

L'aboutissement des démantèlements est pour l'élu écologiste la condition sine qua non "pour rétablir le calme et apaiser le quartier". Même s'il estime qu'elle n'en est pas moins insuffisante.

"La réponse n'est pas que policière, a-t-il averti. Elle passe aussi par le cadre de vie avec, notamment, la sécurisation des entrées des immeubles. C'est l'un des objectifs de la réhabilitation de la barre. C'est aussi une réponse." Des travaux doivent débuter à la rentrée, a-t-il rappelé.

Et Grégory Doucet de promettre aux habitants de La Duchère: "Le message que je veux adresser, c'est qu'on ne les oublie surtout pas. Ce sont des Lyonnaises et des Lyonnais comme les autres. Je ne me résous à ce qu'il y ait un tel niveau d'insécurité au pied de la barre Sakharov. On n'accepte pas la situation telle qu'elle l'est actuellement".

Plusieurs fusillades ces derniers mois

Si l'élu dresse un constat si global, c'est notamment parce que le quartier de La Duchère a déjà été le théâtre de scènes de violence par arme à feu au cours des derniers mois. En mars dernier, des mineurs avaient déjà été touchés par balle, avant une nouvelle fusillade au début du mois de mai.

En octobre 2021, ce sont des policiers de la Brigade anticriminalité qui avaient été pris pour cible alors qu'ils intervenaient sur un point de deal. Des renforts policiers avaient alors été mobilisés à La Duchère à la demande du ministère de l'Intérieur.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions