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Francheville: le maire exclut des élections municipales anticipées et appelle à "la négociation"

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Pointé du doigt pour sa manière d'exercer le pouvoir, et alors que la plupart des élus de sa majorité ont fait scission, Michel Rantonnet refuse de démissionner. L'édile dit vouloir renouer le dialogue avec le conseil municipal.

La question se posait encore, mardi 12 décembre, peu avant la réunion du conseil municipal de Francheville (Rhône). Le maire Les Républicains (LR) de la commune, Michel Rantonnet, allait-il convoquer des élections municipales anticipées pour dénouer la crise politique qui touche sa commune?

Il n'en a finalement rien été. Et ce même si les 32 délibérations de l'édile ont été rejetées. Privé, depuis la mi-novembre, de 17 des 25 élus qui composaient sa majorité municipale, dont huit de ses neuf adjoints, Michel Rantonnet a souhaité conserver son siège malgré les appels à la démission.

Au même titre que les élus d'opposition, les frondeurs fustigent l'exercice solitaire du pouvoir de Michel Rantonnet et souhaitent "créer une nouvelle dynamique, favoriser des relations apaisées avec tous les acteurs de la vie commune, (...) développer une gestion municipale plus participative".

Une rencontre avec le préfet pour l'alerter

Le déroulé du conseil municipal a particulièrement heurté l'édile. Il s'agace que des investissements pour les gymnases ou encore les écoles de la ville ont été balayés. "Des projets refusés "à cause d'un mouvement de menton", a-t-il fustigé sur le plateau de BFM Lyon ce mercredi 13 décembre.

"C'est avec beaucoup de regrets que j'ai voté contre", souligne Daniel Audiffren, adjoint au maire en charge de la culture. "Mais j'espère que c'est reculer pour mieux sauter. (...) J'ai noté ce soir une première ouverture de sa part."

Signe de cette "ouverture", Michel Rantonnet a rencontré le préfet plus tôt dans la journée. Il lui a indiqué vouloir renouer le dialogue avec le conseil municipal.

"Je souhaite continuer, avec mon bâton de pèlerin, la négociation, la médiation. (...) Nous devons tous aboutir en janvier à un accord respectant chacun. Il ne faut quand même pas oublier que nous avons tous travaillé pendant deux ans à la construction du projet, qui a été validé par les citoyens. Nous avons un contrat moral avec les Franchevillois", insiste-t-il sur BFM Lyon.

Michel Rantonnet s'est fixé pour objectif d'avoir, courant février, "un conseil municipal plus fluide avec une gestion apaisée".

L'hôtel de ville de Francheville.
L'hôtel de ville de Francheville. © BFM Lyon

"C'était dans l'intérêt de tous"

L'édile concède avoir "pris beaucoup de décisions seul" depuis sa réélection en 2020. "Mais c'était dans l'intérêt de tous", nuance-t-il, et en accord avec le programme pour lequel il a été désigné, selon lui. Aujourd'hui, il se dit prêt à "former une nouvelle équipe" et "ne souhaite exclure personne".

Il assure enfin avoir fait des "propositions" pour faciliter la vie démocratique à Francheville depuis le 21 octobre. Mais du côté de ses détracteurs, regrette-t-il, "pour l'instant, la porte est fermée".

Si l'hypothèse des élections municipales anticipées s'est éloignée ces dernières heures, elle n'a pas disparu de l'horizon pour autant. "Le préfet m'a dit ce (mercredi) matin qu'il prendrait les décisions qui s'imposent le moment venu. Ce moment n'est pas venu aujourd'hui", évacue Michel Rantonnet.

Mais, selon l'élu, "il est certain que si le projet devait être interrompu et partir sur un autre projet, là, effectivement, il reviendrait aux électeurs de se déterminer par un retour aux urnes".

En tout cas, si le prochain scrutin municipal se tiendra au plus tard dans deux ans et demi, Michel Rantonnet s'y voit déjà et assure "préparer une nouvelle équipe pour 2026".

"Je n'ai jamais été islamophobe"

Au-delà de son exercice du pouvoir, Michel Rantonnet a été critiqué pour certaines de ses prises de position. Il a notamment refusé de poser sur une photo avec une bachelière portant le voile il y a quelques mois. Ce qui lui a valu des accusations d'islamophobie.

Le maire de Francheville y a répondu ce mercredi 13 décembre sur BFM Lyon: "Il s'agissait de remettre un bon d'achat aux bacheliers qui avaient eu une mention très bien. Cette jeune bachelière a très bien travaillé, mention très bien. Simplement, elle est arrivée en retard. Et au moment où elle se positionne à côté de moi, une de ses amies bachelière lui dit: 'Pourquoi tu as mis le voile?' Elle dit: 'Tu as vu ce qui est arrivé au Hamas. Je file ensuite à la manifestation place Bellecour.' Nous sommes 15 jours après le pogrom", contextualise-t-il d'abord.

Et d'ajouter: "C'est son droit de porter le voile. C'est parfaitement son droit. Mais les élus que nous sommes, nous avons aussi un droit à l'image. (...) Je n'ai jamais été islamophobe".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions