"Enfermée contre sa volonté": une nonagénaire emmenée par la gendarmerie en Ehpad

La nièce de France, chargée par la tutrice de l'accompagner en maison de retraite fait alors appel aux gendarmes. S'en suit une confrontation à huis clos en présence d'un huissier de justice. Un consensus est acté: un délai supplémentaire de deux mois est accordé avant que la vieille dame ne soit placée.
Atteinte de démence et de la maladie d'Alzheimer, France devait être amenée en Ehpad ce mardi. À l'arrivée du taxi, Albain, le fils d'une ancienne amie de France, refuse son départ. Ses auxiliaires de vie étaient aussi présents pour empêcher son placement.
La nièce de France, chargée par la tutrice de l'accompagner en maison de retraite fait alors appel aux gendarmes. S'en suit une confrontation à huit clos en présence d'un huissier de justice. Un consensus est acté: un délai supplémentaire de deux mois est accordé avant que la vieille dame ne soit placée.
Mais revirement de situation, France est finalement escortée à l'Ehpad par la gendarmerie.
Une maison adaptée "pour y finir sa vie"
Une injustice pour les proches de la nonagénaire, qui se rappellent la dernière fois où France a été placée dans un établissement spécialisé.
"Elle a été enfermée contre sa volonté il y a deux ans et quelques mois, explique Pierre Antoine à BFM Lyon, un des auxiliaires de vie de France. Elle y a passé pratiquement un an et quand elle est revenue, elle pesait 32 kilos. Elle a failli y laisser sa vie."
Pour Albain, rien ne justifie d'emmener France en maison de retraite, elle qui a été prévoyante sur son état de santé. "À 85 ans, France a fait construire une maison tout en bois, organisée pour une personne âgée, avec une chambre, un séjour, une pièce pour l'accompagnant, une salle de bain accessible pour handicapé."
"Elle s'est construit sa maison de plain-pied pour pouvoir y vivre, y finir sa vie et y mourir."
Sollicitées par BFM Lyon, ni la tutrice ni la nièce n'ont souhaité répondre.