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Doudounes "made in Bangladesh": la ville de Lyon pointe des "prix" trop élevés en France et en Europe

La ville de Lyon commande 450 doudounes venant du Bangladesh pour ses équipes.

La ville de Lyon commande 450 doudounes venant du Bangladesh pour ses équipes. - BFM Lyon

La mairie écologiste de Lyon a été vivement critiquée pour avoir commandé 450 doudounes, fabriquées au Bangladesh, pour équiper ses agents. La première adjointe a répondu à la polémique ce mardi, pointant du doigt des prix trop élevés chez les fournisseurs français et européens.

Après la polémique, le temps des explications. La semaine dernière, la mairie écologiste de Lyon a essuyé de vives critiques après avoir commandé 450 doudounes, fabriquées au Bangladesh, pour équiper ses équipes contre le froid. Le syndicat Sud à la ville de Lyon avait notamment pointé des contradictions entre l'engagement "environnemental, social et éthique" de la municipalité et le fait de commander dans un pays lointain avec des conditions de travail questionnables.

D'autant que cet achat devait être réglementé par le Schéma de promotion des achats socialement et écologiquement responsables (Spaser), mis en place par la mairie de Lyon et qui encadre les achats publics de la ville avec pour mots d'ordre "responsable et 100% durable", à la fois sur l'impact environnemental et sur l'amélioration des conditions de travail.

Une "nécessité d'adapter les règles de la commande publique"

En réponse, la première adjointe à la mairie de Lyon, en charge des finances, de la commande publique et des grands évènements, Audrey Hénocque, a publié une série de tweets ce mardi. Elle rappelle que la décision de commander des doudounes a été prise pour "permettre le plan de sobriété et la baisse nécessaire du chauffage".

"Aucun fournisseur du marché en vigueur - datant de février 2019 - ne pouvait nous proposer des vestes fabriquées en Europe, correspondant à nos attentes et prix", assure-t-elle.

Et Audrey Hénocque de souligner que "cette polémique montre la nécessité d'adapter les règles de la commande publique et la relocalisation de l'industrie textile". C'est également, selon elle, "encourageant de constater que cette situation interpelle". "Le niveau de conscience progresse!", se félicite-t-elle.

250 euros en France contre 30 au Bangladesh

En plus de ses tweets, la première adjointe a également accordé un entretien au Progrès dans lequel elle réaffirme que, dans ce dossier, la ville a "fait de (son) mieux, dans un délai très court". Si elle concède que "le textile reste un problème", l'élue souligne qu'"à produits semblables, les prix de ceux faits en France ou en Europe sont inabordables et notre budget global sur les vêtements de travail n’est pas extensible". Ce dernier s'élève à 200.000 euros par an.

Si la ville avait commandé des doudounes "made in France", d'après elle, chaque pièce serait revenue à "plus à 250 euros", contre "30 euros" pour celles du Bangladesh. "Nous nous heurtons donc à un principe de réalité (...) C’est dommage que les produits français ne soient pas plus encouragés par l’État", conclut-elle.

Fanny Rocher