Des "zones à fortes exclusion": une soixantaine d'élus d'Auvergne-Rhône-Alpes signent une tribune contre les ZFE

Sénateurs, députés, maires, conseillers municipaux... Une soixantaine d'élus de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont co-signé une tribune dans le Journal du Dimanche, mercredi 30 avril, demandant la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) qu'ils qualifient de "bombe sociale à retardement". La tribune est à l'initiative de Bastien Joint, élu municipal de Caluire-et-Cuire et pressenti pour être candidat de la droite aux prochaines élections municipales.
Situés pour la plupart à droite de l'échiquier politique, les signataires dénoncent une scission crée par les ZFE séparant d'un côté les citadins et les habitants en milieu rural. Une distinction qui se serait davantage accentuée, selon eux, depuis l'interdiction des véhicules Crit'Air 3 en janvier 2025.
"Cela consiste à dire aux plus précaires qu’on ne veut plus d’eux dans nos grandes villes. C’est ni plus ni moins la création d’un délit de pauvreté", tannent-ils dans la tribune.
Créées en 2019 par la loi d'orientation des mobilités, puis entrée en vigueur en 2023 à Lyon, les ZFE doivent inciter les automobilistes à opter pour des véhicules moins polluants en limitant la circulation aux voitures ne disposant pas d'une vignette Crit’Air.
"Zones à Forte Exclusion"
Parmi les élus signataires figurent plusieurs personnalités de la région Auvergne-Rhône-Alpes, comme son président Fabrice Pannekoucke (LR), le président du département du Rhône Christophe Guilloteau (LR) et les sénateurs LR du Rhône Etienne Blanc, Catherine Di Folco et Paul Vidal.
Tous soutiennent que les ZFE, qu'ils ont rebaptisées "Zones de Forte Exclusion", "opposent", "divisent" les Français et creusent les inégalités. De surcroît, l’interdiction des véhicules Crit’Air 2, 3, 4, 5 et NC pourrait exclure, selon eux, "500.000 véhicules de la circulation, soit près de 70 % du parc de véhicules actuel".
Avant l'arrêt des discussions début avril, la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi de "simplification de la vie économique" avait voté en faveur de la suppression de ces zones à faibles émissions.
Ce vote n'a, cependant, pas force exécutoire, puisque le texte doit encore faire la navette entre l'Assemblée nationale et le Sénat dans les prochains jours.